Des enseignants du moyen secondaire venus de diverses régions du pays ont participé massivement, mercredi, à Thiès, à une marche pour réclamer le respect des accords que leurs syndicats ont signés avec le gouvernement depuis 2018.
Pendant presque deux heures, les enseignants affiliés au Saemss et au Cusems ont marché sur l’avenue Caen, de la devanture du Lycée Malick Sy à la Place Mamadou Dia. Les marcheurs arborant des brassards rouges étaient encadrés par un important dispositif policier. Ils ont été rejoints par le Professeur Babacar Diop, candidat à la mairie de Thiès, pour la coalition Yewwi askan wi, venu leur témoigner sa solidarité. Sur leurs pancartes et banderoles, on pouvait lire : ’’les chargés de cours d’EPS réclament une mise en position de stage’’, ’’le reversement automatique dans le corps des PCEMG’’, ’’un plan de carrière’’, ’’Respect aux enseignants bâtisseurs de la nation’’. D’autres supports demandaient l’apurement des accords du 30 avril 2018, un système de rémunération juste et équitable. ’’On ne soigne pas des maux par des mots, non au monitoring basé sur des paroles’’, affirmait ce message, à côté d’un autre appelant à ’’engager le combat pour une école de qualité’’. ’’Respect des accords !’’, ’’nous voulons travailler dans de bonnes conditions !’’, ’’justice équité !’’, scandaient les manifestants en choeur et en boucle tout au long du trajet. A certaines étapes des responsables syndicaux locaux ou nationaux prenaient la parole pour décliner des points de leurs revendications. Pour Ibrahima Koumbassa, secrétaire général régional du SAEMSS, les enseignants sénégalais sont ’’défavorisés’’ par un système de rémunération ’’désarticulé’’, et qu’il va falloir ’’corriger’’. ’’Nous allons exiger de l’Etat du Sénégal qu’il respecte ses engagements’’, a martelé pour sa part, Saourou Sène, secrétaire général national du SAEMSS. Selon lui, les deux syndicats exigent la fin des ’’iniquités’’ dans le système de rémunération. ’’Nous avons marché aujourd’hui parce que nous sommes certains que si le Sénégal a des ingénieurs, des médecins, des avocats (et) de bons magistrats, c’est parce que, incontestablement, il a d’excellents enseignants’’, a lancé Saourou Sène. ’’Parce que nous sommes d’excellents enseignants, nous n’accepteront plus d’être les dindons de la farce de la fonction publique’’, a-t-il poursuivi. Les enseignants n’accepteront plus que les principaux, les directeurs d’école et les proviseurs demeurent ’’les chefs de service les plus pauvres du Sénégal’’, a averti le syndicaliste. Les syndicats d’enseignants du moyen secondaire veulent que l’Etat profite du numérique pour leur épargner les lenteurs administratives et le dépôt de multiples dossiers liés à leurs avancements, et qui se perdent en cours de route. Ils veulent la création d’un nouveau corps des professeurs d’éducation physique, où seront reversés les chargés de cours en EPS. La tenue d’Etats généraux de cette discipline pourra permettre un règlement définitif de cette question, pour ’’qu’on sache qui forme pour quel diplôme et pour quel plan de carrière’’, a relevé M. Sène. ’’Tant que vous êtes mobilisés, déterminés, tant que nous pouvons compter sur votre solidarité, cette fois-ci, nous irons jusqu’au bout’’, a-t-il lancé à la foule d’enseignants galvanisée. ’’Ce que nous venons de faire aujourd’hui est le début d’une grande lutte, il faut que les gens se le tiennent pour dit’’, a-t-il martelé. Pour Abdoulaye Ndoye, secrétaire général du Cusems, il s’agit là d’un ’’combat pour sauver l’école sénégalaise’’. ’’Nous nous ne voulons plus que les gens viennent dans l’enseignement par défaut, mais par vocation’’, a dit M. Ndoye. Il a souligné le fait que beaucoup d’enseignants ont quitté ce corps pour d’autres secteurs plus attractifs en termes de rémunération, avec comme conséquence un déficit d’enseignants notamment dans les matières scientifiques, la philosophie et l’espagnol.