En Guinée, le renouvellement du Conseil supérieur de la magistrature bute sur la nomination d’un de ses membres. L’Association des magistrats critique des « tractations insidieuses » qui guident l’élection de certains de ses membres. Ces pressions émaneraient des autorités. Le Conseil supérieur de la magistrature comprend dix-sept juges dont quatre membres de droit et treize membres désignés par leurs pairs.
Dans un communiqué, le Conseil d’administration de l’Association des magistrats dresse la liste de douze juges, choisis selon cette procédure. Il manque cependant la nomination d’un membre. L’Association des magistrats « regrette que les deux premiers présidents des Cours d’Appel de Kankan et de Conakry n’aient pu s’entendre sur leur représentant », lit-on dans ce communiqué. Selon cette organisation, le choix aurait pourtant dû être limpide, puisqu’il se base sur l’ancienneté. Or, le Procureur général de Kankan cumule plus de dix ans d’ancienneté contre sept années pour son confrère de Conakry.
Des pressions du CNRD évoquées
Plusieurs sources évoquent des « pressions » du CNRD pour imposer son candidat. Ce communiqué a valeur de « mise en garde », explique un juge. L’enjeu est de taille puisque le Conseil supérieur de la magistrature gère la carrière des magistrats. C’est aussi un organe disciplinaire. « Il est incompréhensible, inconcevable et inadmissible que ceux qui sont chargés de requérir l’application de la loi soient ceux qui, pour des raisons personnelles, font des tractations insidieuses pour sa violation flagrante », souligne ce communiqué.
RFI