À quatre mois des législatives, la question des parrainages citoyens continue de faire polémique. Au terme d’une mission de suivi électoral à Dakar, l’Union européenne est demeurée prudente sur le sujet.
« Diplomatiques. » Pour l’avocat Abdoulaye Tine, c’est le mot qui s’impose pour qualifier les observations finales de la mission de suivi électoral de l’Union européenne qui séjournait à Dakar du 12 mars au 9 avril, sous la supervision d’Elena Valenciano.
« Ils n’ont pas été très bavards sur les parrainages », remarque celui qui est aussi le président de l’Union sociale libérale. En 2019, Abdoulaye Tine avait porté devant la Cour de justice de la Cedeao le contentieux qui agite depuis lors le Landerneau politique sénégalais : l’instauration du parrainage citoyen pour les élections présidentielle et législatives.
LE SYSTÈME DE PARRAINAGE CONSTITUE UN VÉRITABLE OBSTACLE À LA LIBERTÉ ET AU SECRET DE L’EXERCICE DU DROIT DE VOTE
Rendu le 28 avril 2021, l’arrêt de la juridiction communautaire sonnait comme un désaveu pour Dakar : « La Cour décide que les formations politiques et les citoyens du Sénégal qui ne peuvent se présenter aux élections du fait de la modification de la loi électorale [en 2018] doivent être rétablis dans leurs droits par la suppression du système de parrainage, qui constitue un véritable obstacle à la liberté et au secret de l’exercice du droit de vote, d’une part, et une sérieuse atteinte au droit de participer aux élections en tant que candidat, d’autre part », écrivaient les magistrats d’Abuja dans leur décision.
Pourtant, à l’heure où le pays entre en campagne en vue des législatives prévues le 31 juillet prochain, les autorités sénégalaises n’ont pas souhaité modifier les dispositions relatives à ces parrainages de la discorde…
𝗝𝗲𝘂𝗻𝗲 𝗔𝗳𝗿𝗶𝗾𝘂𝗲