A quelques jours du second tour, la candidate du Rassemblement national semble virer de bord sur l’une de ses mesuresclés.
Marine Le Pen a croisé une grandmère surson chemin. A Pertuis, dans le Vaucluse, vendredi 15 avril, la candidate du Rassemblement national (RN) était interpellée devant les caméras par une femme en hidjab blanc, Fatima Benmalek , 70 ans. « C’est un signe de grand-mère », a soutenu cette habitante d’origine algérienne. Marine Le Pen a argué de l’oppression des femmes dans certains quartiers, y compris des « petites filles », tout en déniant les propos de ses proches selon lesquels les femmes voilées seraient elles mêmes islamistes. Son interlocutrice s’est dite peu convaincue auprès du Monde : « C’est toujours l’islam et le hidjab, mais les harkis sont rentrées avec leur voile. Chacun son choix. Si Marine Le Pen est contre le voile, pourquoi elle prend des selfies avec des femmes voilées ? »
Plus loin, une autre femme âgée, cheveux couverts, s’est indignée face à la candidate qui avait répété, le matin, sur BFMTV, qu’il était « essentiel » d’interdire le port du voile, malgré les libertés fondamentales protégées au niveau constitutionnel.
Le lendemain, après sa volte-face en trois jours sur un possible référendum sur la peine de mort, Marine Le Pen affirmait que l’interdiction du voile n’était plus l’alpha et l’oméga de la lutte contre l’islamisme. « Je ne suis pas obtuse », a-t-elle lâché samedi à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir).
Elle a renvoyé ce « problème complexe » à la « discussion » au Parlement, puis au verdict populaire en imaginant que « les citoyens pourraient abroger cette loi s’ils ne sont pas satisfaits » par un référendum d’initiative citoyenne.
Tout au long de la première semaine d’entre deux tours, Marine Le Pen s’est trouvée rattrapée par cette mesure controversée. Un obstacle politique pour la leader d’extrême droite désireuse de rassurer à gauche. Elle qui proclame, comme à Avignon, jeudi, qu’elle ne « [retirera] de droit à aucun Français », distingue dans son discours la femme musulmane du vêtement.
Cibler « l’uniforme islamiste » sans viser celles qui le portent, tout en les soumettant à une amende : insuffisant à convaincre le maire de Béziers, Robert Ménard, désormais en retrait de la campagne de Marine Le Pen, qui critique « une erreur » impossible « à mettre en œuvre ».
𝗟𝗲 𝗠𝗼𝗻𝗱𝗲