Tous les ingrédients semblent réunis pour une baisse de la tension à la veille du procès des agents de santé de l’hôpital de Louga. La famille omarienne a réuni, hier, les parents de la défunte, l’intersyndicale, et l’ex-directeur de l’hôpital, Amadou Guèye Diouf. Cet apaisement pourrait aussi donner un verdict… d’apaisement, même si les acteurs de la santé ont annoncé une forte mobilisation devant le tribunal.
C’est le jour-j pour le procès des agents de santé impliqués écroués à la suite du décès de Astou Sokhna. La fièvre était montée après les 48 heures de grève décrétées par le Collectif des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Ctsas) qui ont appelé à une « mobilisation blanche ». Mais la tension semble baisser à quelques heures du procès au Tribunal de Grande instance de Louga. Et ce vent frais vient de la famille de la défunte elle-même qui a pardonné aux sages-femmes impliquées dans ce décès en couches de leur fille.
Selon la Rfm, cela fait suite à une médiation entamée par la famille omarienne. Précisément, une rencontre entre l’ex-directeur de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye, limogé après le drame, l’intersyndicale et la famille de la victime a eu lieu dans une salle à Louga. A l’issue de cette réunion, les deux parties ont fait la paix. « Je pardonne tout. Même si j’ai le cœur meurtri, je ne peux qu’accepter la demande du guide religieux », a déclaré la mère de la défunte. Quant au mari de la défunte, il a informé qu’il va retirer sa plainte. Prenant la parole, l’ex-directeur de la structure sanitaire, Amadou Guèye Diouf a déclaré : « Nous n’avons pas la prétention d’envisager une interruption de cette procédure judiciaire. La démarche, c’est de pouvoir montrer à ceux-là qui doivent juger que ceux qu’ils doivent juger ont, préalablement au jugement, trouvé une solution grâce à l’intervention du guide religieux Thierno Cheikhou Tall et de son père. »
L’intersyndicale, qui a entamé une grève générale a tenu à préciser : « Nous n’avons rien contre cette famille. Nous voulons juste profiter de cette situation pour que l’hôpital de Louga ait ce qu’il doit avoir en termes de matériel, de locaux, de personnel et de ressources humaines. » Les représentants de l’intersyndicale vont retourner à la base pour discuter de la décision de mettre fin à leur mouvement d’humeur. Le procès des 6 sages-femmes envoyées en prison est prévu aujourd’hui mercredi. Même si l’action publique devrait se poursuivre, il faut dire que ce dégel pourrait favoriser la libération des agents de santé dès demain. Et la forte pression des acteurs pourrait être déterminante.
Hier, c’est la Coalition pour la santé et l’action sociale (Cosas) qui a fait une sortie pour dire que « ce scandale sanitaire ne constitue que la face visible de l’iceberg ». Elle dit suivre avec une « attention particulière » cette situation de tension née du cas de la dame Astou Sokhna. « Nous tous devrons en tirer toutes les leçons pour aller de l’avant. Pour ce faire, la Cosas en appelle au sens de responsabilité et à la sérénité des uns et des autres et offre sa médiation pour un dénouement rapide de cette crise », lit-on dans un communiqué.
Emedia.sn