La police soupçonne un collègue de la victime. «Des objets en lien avec le crime, découverts» chez lui après son arrestation, confortent les enquêteurs, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Kiné Gaye est décédée vendredi 22 mai. Son corps sans vie a été découvert ce jour-là vers 22 heures à l’intérieur du multiservices qu’elle gérait à Pikine Rue 10. Les éléments du commissariat de Pikine, appuyés par la Sureté urbaine et la Division technique et scientifique de la police, relèvent plusieurs blessures sur le corps de la victime.
Celui-ci sera acheminé à l’hôpital Aristide Le Dantec pour une autopsie, qui révèle que Kiné Gaye est décédée «de coups et blessures par arme blanche». Très vite, une rumeur enfle : la dame serait la énième victime de la recrudescence supposée des agressions à Dakar. Les légitimes réactions de colère se mêlent aux cris d’angoisse, tout autant compréhensibles, d’une partie de la population qui craint pour sa sécurité.
Mais très vite, la rumeur se dégonfle. Moins de 48 heures après la découverte du corps de la défunte, en effet, la police réussit à montrer que Kiné Gaye n’a pas été tuée par un ou des malfaiteurs surgis de nulle part. Les éléments de l’enquête orientent la police plutôt vers un collègue de la victime. Après une vaine tentative de nier les accusations portées contre lui, ce dernier est d’ailleurs passé aux aveux, d’après certains journaux.
«L’enquête a permis d’avoir comme suspect son collègue (celui de la victime) à l’Entreprise Mansour Sy (EMS). Aussi, des objets en lien avec le crime, ont-ils été découverts chez le suspect et placés sous scellé», a révélé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué parvenu à Seneweb.
Cette mise au point des services de Antoine Diome tombe alors que la peur semble gagner les populations. Elle permet de calmer les esprits en montrant, d’une part, que le meurtre de Kiné Gaye n’est pas un nouvel épisode d’une série d’agressions contre les honnêtes citoyens et, de l’autre, l’efficacité de la police en matière de résolution des crimes et délits.
Cela ne veut pas dire que l’insécurité n’est pas une réalité au Sénégal, particulièrement à Dakar, avec l’urbanisation galopante et la précarité ambiante. Mais, le pays n’est pas confronté à un regain d’insécurité comme on l’entend ces dernières heures.
La peur semble même avoir changé de camp. Car, depuis quelques mois, la police et la gendarmerie mènent des opérations conjointes de sécurisation sur l’ensemble du territoire nationale. Et ces actions portent leurs fruits. Conduisant souvent à des démantèlements de réseaux du grand banditisme ponctués d’arrestations de malfaiteurs et de saisies d’armes et de stupéfiants.
Ces résultats font que le Sénégal est loin d’être une terre dangereuse. Il est classé au 21e rang (sur 54) des pays africains les plus sûrs selon le rapport 2021 sur l’état du crime organisé dans le monde de Global initiative against transnational organized crime. Ce qui n’efface pas le long chemin qui lui reste à parcourir dans le domaine de la sécurité.
Seneweb