Jeune Afrique consacre un long portrait au Garde des Sceaux, ministre de la Justice. Ismaila Madior Fall y évoque, notamment, quelques dossiers chauds notamment la volonté exprimée par le Président de la République, Macky Sall, « d’examiner dans les meilleurs délais les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leur droit de vote ».
Dès l’annonce de cette mesure, les yeux se sont braqués sur Khalifa Sall et Karim Wade. Ce dernier, par la voix de ses partisans, semble rejeter l’option d’une amnistie au profit d’une révision de son procès. Pour rappel, Karim Wade avait été condamné en 2015 pour enrichissement illicite et n’avait pu concourir à la Présidentielle de 2019.
Interrogé sur le cas du fils de l’ex Président Wade, Ismaila Madior Fall fait observer que dans l’histoire judiciaire du pays, il n’a pas connaissance de lois d’amnistie qui auraient été adoptées à la demande de leurs futurs bénéficiaires. Quant à une révision du procès de Karim Wade, il met en garde : « Une procédure judiciaire est par nature aléatoire, incertaine et imprévisible. Il est tout à fait possible qu’un nouveau procès aboutisse à aggraver la peine déjà prononcée. Par ailleurs, une demande de révision nécessite de présenter des éléments nouveaux, et je n’en vois aucun susceptible de justifier un nouveau procès dans cette affaire. »
Le ministre de la Justice ajoute enfin qu’à sa connaissance, aucune demande de révision n’a jusque-là été introduite par la défense de Karim Wade.