Macky… sur les chantiers de Thiès. On est loin du remake de cette affaire qui avait secoué la République en 2004. Les acteurs de l’époque sont toujours là : car Macky et Idy avaient joué un rôle dans le déroulement de ce dossier politico-judiciaire. Après le duel, chacun a joué soigneusement son rôle sur la scène de la destinée : Macky revient à Thiès dans ses habits de Président, flanqué de Idy qu’il a nommé président du Cese.
Dans le cadre du Conseil des ministres décentralisé, le Président Sall va multiplier les inaugurations et le lancement de travaux de nouvelles infrastructures pour essayer de gagner le cœur d’une ville qu’il n’a jamais réussi à conquérir sur le plan électoral. Tournée économique ou politique ? Il y a toujours eu un trait d’union entre les deux…
Conseil des ministres décentralisé : Les grands travaux de Macky à Thiés
En 2014, il s’était engagé dans l’achèvement de 70 projets pour un coût initial de 448, 38 milliards de F Cfa. Le Président Sall revient dans la capitale du Rail pour un deuxième Conseil des ministres décentralisé. S’agira-t-il, pour cette fois-ci, de faire jouer à Thiès le rôle de pivot central du Sénégal émergent ?
La tenue du Conseil des ministres décentralisé à Thiès, entre le 8 et le 11 février 2023, est aussi l’occasion de recueillir les attentes des populations de la ville aux deux gares. Celui tenu en 2014 ayant sans conteste consacré la relance des activités socio-économiques dans la région de Thiès, pour cette fois-ci, s’agira-t-il de faire jouer à Thiès le rôle de pivot central du Sénégal émergent ? Sans doute ! C’est le cœur du Sénégal, qui concentre une brochette d’infrastructures et surtout de centres de formation des ressources humaines civiles et militaires.
Tenu pour une première fois en début juin 2014, le premier Conseil des ministres à Thiès sous Macky Sall avait pour objectif principal l’achèvement de soixante dix projets pour un coût initial de 448, 38 milliards de F Cfa. A terme, «ce sont plus de 542 milliards qui ont été effectivement injectés dans la région», relève Abdoulaye Sow, président de la Commission de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire du Conseil de ville de Thiès. Selon lui, «pour ce deuxième Conseil des ministres décentralisé sous Macky Sall», Thiès est prête pour être une cité émergente. Il remarque : «Le contexte d’alors fut marqué, après une décennie de léthargie, par le besoin de relance dans tous les secteurs : éducation, formation, santé, ferroviaire, infrastructures, tourisme, artisanat, industrie, énergie, mine, pêche, maraîchage, élevage, hydraulique et assainissement, etc.» Il ajoute : «Dans le secteur de l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur, le Président Macky Sall a parachevé l’implantation complète de l’Université Iba Der Thiam, sans compter le renforcement de l’Ecole polytechnique de Thiès, la création de l’Institut d’enseignement et de formation professionnelle et tout récemment, les Classes préparatoires aux Grandes écoles.» Ainsi, dit-il, «Thiès joue actuellement le rôle de pôle d’excellence dans le domaine de l’éducation». Aussi de poursuivre : «Dans le domaine de la santé, le plateau technique a été relevé, le Laboratoire national d’analyse modernisé, et l’Ufr Sciences de la santé renforcée. Dans le ferroviaire, la création des sociétés les Grands trains du Sénégal et les Chemins de fer du Sénégal viennent compléter l’emblématique Train express régional. En termes d’infrastructures routières, Ila Touba a vu le jour, et l’Autoroute de l’avenir est allée jusqu’à Mbour. En milieu urbain, Promovilles a densifié le réseau routier, réduisant considérablement les distances entre les communes de la région et du reste du Sénégal.»
C’est une nouvelle agglomération qui est dessinée. Pour leur part, le responsable politique de l’Apr et membre de la Convergence des cadres républicains, Malèye Diop, et le président de l’alliance Wallu askaan wi (Waw), Ousmane Diop, considèrent qu’«un plan de relance a permis de sauver les Ics et la Nsts. Des villages artisanaux ont été réhabilités dans les trois départements, et une grande assistance apportée aux artisans de Ngaye Mékhé». Ils ajoutent : «Dans le secteur de la pêche, plusieurs sites de débarquement, quais de pêche et complexes frigorifiques sont réalisés. Dans le domaine de l’hydraulique, Kms 3 a été réalisé à un coût de 274 milliards de F Cfa. Dans le domaine de l’énergie, les centrales solaires de Malicounda et éoliennes de Taïba Ndiaye ont largement profité à la Senelec en lui permettant d’injecter dans son réseau, 180 Mw.» Sans conteste, Abdoulaye Sow remarque que «le Conseil des ministres de 2014, à Thiès, a consacré la relance des activités socio-économiques dans la région».
Aujourd’hui, la région du Cayor doit se projeter dans un futur plus rayonnant. «Il s’agira, pour cette fois-ci, de faire jouer à Thiès le rôle de pivot central du Sénégal émergent. La réalisation de l’autoroute Dakar-Thiès-Saint Louis vient compléter le réseau autoroutier existant. L’extension du Ter entre Aibd-Mbour et Aibd-Thiès et la relance des Chemins de fer participeront à faire jouer à Thiès son rôle de carrefour», trace Abdoulaye Sow. Avec l’Aibd, elle est le hub aéronautique du pays. N’est-ce pas M. Sow ? «Sur le plan des infrastructures aériennes, la construction de l’Académie internationale des métiers de l’aviation civile et du Centre de maintenance aéronautique feront de l’Aibd un hub aérien international. Sur le plan maritime, la construction du Port multifonctionnel de Ndayane d’un coût de 1,1 milliard de dollars fera jouer définitivement à Thiès le rôle de pivot central du Sénégal émergent», détaille M. Sow. Il rêve grand pour sa région.