La présidence de la République tunisienne a rendu public un communiqué, dimanche 5 mars 2023, pour exprimer son étonnement face à la campagne, « dont l’origine est connue », liée au prétendu racisme en Tunisie, rejetant ces accusations à l’encontre de l’État tunisien, qui est l’un des fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine devenue plus tard l’Union africaine et qui a soutenu tous les mouvements de libération nationale dans le monde, notamment en Afrique.
« La Tunisie est une nation africaine par excellence et nous en sommes fiers, les Africains sont nos frères et sœurs, et la Tunisie a appelé ces dernières années à une Afrique pour les Africains. Elle a, également, lutté par tous les moyens disponibles contre le crime odieux de la traite des êtres humains dont souffrent encore nos frères africains jusqu’à présent. L’État tunisien n’acceptera pas que les Africains soient victimes de ce phénomène ignoble, ni en Tunisie ni ailleurs », lit-on dans le communiqué de la présidence.
Le même communiqué ajoute que « la Tunisie restera un pays qui défend les opprimés et les victimes de toute forme de discrimination raciale et n’acceptera pas qu’il y ait des victimes de quelque forme de discrimination que ce soit, ni en Tunisie ni nulle part ailleurs dans le monde, qui vise les êtres humains. La Tunisie rappelle qu’elle a été la première à promulguer en 2018 une loi visant à éliminer toutes les formes de discrimination raciale et ses manifestations. Sur cette base, toute attaque physique ou morale contre tout étranger, quelle que soit sa situation juridique, doit être punie. L’histoire de la Tunisie, ses lois et les pratiques de son peuple qui ont l’habitude d’offrir leur aide à ceux qui ont fait appel à elle, témoignent de sa volonté de protéger tous les migrants et n’a d’égal que sa détermination à respecter les lois du pays pour éviter le chaos ainsi que tout mal qui affecterait les citoyens ou les frères africains ».
Convaincue de la profondeur des liens de la Tunisie avec l’Afrique et dans le but de faciliter les procédures pour les étrangers résidant en Tunisie et de protéger les différentes communautés, il a été décidé :
- Délivrance de cartes de séjour d’une durée d’un an pour les étudiants des pays africains frères afin de faciliter leur séjour sur le territoire tunisien et leur permettre de renouveler régulièrement leurs documents dans des délais appropriés.
- Extension de la période de séjour de trois à six mois.
- Facilitation des opérations de départ volontaire pour ceux qui le souhaitent dans le cadre d’une organisation et en coordination préalable avec les ambassades et les missions diplomatiques des pays africains en Tunisie.
- Dispense des frères africains du paiement des amendes pour dépassement de la durée de séjour autorisée, dans le cadre d’un retour volontaire.
- Renforcement de l’encadrement et intensification des aides sociales, sanitaires et psychologiques nécessaires à tous les immigrants et réfugiés des pays africains frères, par le biais du Croissant Rouge tunisien et de ses différents partenaires.
- Interdiction de toutes formes de trafic humain et réduction de l’exploitation des immigrants irréguliers en intensifiant les campagnes de contrôle.
- Mise en place d’un numéro vert pour les résidents de différents pays africains frères pour signaler toute violation de leurs droits.
Enfin, la République tunisienne remercie tous les pays africains frères et amis ayant renforcé les mesures pour protéger la communauté tunisienne résidant chez eux, en faisant prévaloir l’esprit de coopération, de solidarité et de fraternité entre les pays africains, et en s’attachant aux traditions établies par la Tunisie tout au long de son histoire.
Le même communiqué a également été partagé sur les pages de la présidence du gouvernement et celle du ministère des Affaires étrangères.
Businessnews