Plusieurs raisons justifient le refus des habitants de Niafran du projet d’exploitation du zircon. Les risques sont d’ordres environnemental, sécuritaire.
Selon le Comité de lutte contre l’exploitation du zircon de Niafran, le site du minerai est une bande de sable lourd avec une forêt d’arbres fruitiers et centenaires. Cette bande de 6 km de long de Katon à Abéné, large de 300 m par endroits, est limitée à l’est par les rizières, les plantations, les habitations en bas-fond. A l’ouest, il y a le bolong avec une forêt de mangroves. «Ce bolong forme une ceinture autour de la dune avec une ouverture sur l’océan atlantique. En période de grandes marées et avec l’effet actuel du changement climatique, l’eau de mer passe dans les bolongs et les rizières, les plantations, d’où le rôle de digue naturelle de la dune pour empêcher le passage direct de l’eau salée dans les lieux de culture et d’habitation», souligne Ousmane Sané, membre du comité. A l’en croire, si on prélève 5 mille tonnes de minerais lourds pendant cinq ans, soit 25 mille tonnes, la dune va s’affaisser et l’eau va envahir tous les villages environnants. «La morphologie de l’écosystème de la Casamance est un delta avec des bas-fonds. Les menaces et dégâts à long terme vont au-delà du Fogny Diaban, mais toute la région de la Casamance naturelle avec ses bolongs», craint-il.
L’autre menace concerne la nappe phréatique et la salinité des puits.
En termes sécuritaires, le danger est plus sérieux. «Depuis plus de 40 ans,
la Casamance vit un conflit armé avec le Mfdc. Toutes les factions s’opposent sans équivoque à ce projet minier. Quand on sait que l’origine de ce conflit vient en partie de l’accaparement des terres, nous craignons en cas d’exploitation, la reprise des hostilités après une longue période d’accalmie», alerte M. Sané.
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