Depuis jeudi, jour de condamnation du leader de Pastef Ousmane Sonko, le Sénégal connaît des moments de vives tensions. Le pays est presque à l’arrêt. Cette situation selon le docteur Babacar Diop, résulte de « l’expression d’une justice corrompue ». Invité du Grand Jury de ce dimanche, le maire de Thiès explique qu’on est dans une phase où on a atteint « le comble de la corruption de nos institutions politiques de manière générale ».
Face au journaliste Babacar Fall, il « regrette » et « condamné » les scènes de violences notées un peu partout et particulièrement à l’université.Il considère, toutefois, que tout cela aurait pu être évité. « La justice sénégalaise a dit à la citoyenne sénégalaise qu’elle n’a pas dit la vérité et c’est ça le plus important, estime-t-il. S’il n’en avait rien, il aurait fallu libérer simplement Ousmane Sonko mais ils ont sorti une accusation nommée corruption de jeunesse pour laquelle il doit purger deux ans de prison » Babacar Diop révèle les similitudes entre le jugement de Ousmane Sonko et celui de Socrate, un philosophe qui a été condamné et mis à mort pour entre autres faits, la corruption de jeunesse. « Cette corruption de jeunesse rappelle une triste histoire qui date de 399 ans avant J-C. Socrate a été accusé de trois chefs d’accusation. Il a été accusé de ne pas reconnaître les dieux de l’Etat, d’introduire de nouvelles divinités à Athènes et de corruption de la jeunesse. Le procès de Socrate s’était déroulé dans un contexte de démocratie en crise, d’une démocratie liberticide, d’une démocratie sclérosée dans une société archaïque, dépassée avec des traditions mais une société profondément marquée par la passion de la vengeance, des rancœurs et qui ont fait le procès de Socrate pour le liquider. »
Ousmane Sonko un Socrate bis? S’il ne tranche pas, Babacar Diop avance que la justice sénégalaise a prononcé un verdict qui « n’honore ni notre démocratie, ni notre pays encore moins notre justice ». Jugeant ce verdict « inique » et « politique », Babacar Diop affirme qu’il « obéit à un programme de liquidation d’un adversaire politique ».
La justice est donc « à la base de la crise que traverse le pays ».
Le leader du parti des Forces Démocratiques et Sociales du Sénégal (Fds/ les Guelwars) tient pour seul responsable le président Macky Sall à qui il lance un appel. « Il ne doit pas être un pyromane de la démocratie, cette démocratie que nous avons acquise. Il a été directeur, ministre, premier ministre, président de l’Assemblée nationale donc le Sénégal ne lui doit plus rien. Nous lui demandons de préserver la paix sociale. »