Âgé de 81 ans, le 46e président des États-Unis jette l’éponge, cédant à la pression grandissante du camp démocrate qui met en doute ses capacités à assurer un second mandat.
Il ne se représentera pas. Ce dimanche 21 juillet, Joe Biden a retiré sa candidature à l’élection présidentielle américaine, qui doit avoir lieu le 5 novembre prochain. À un peu plus de trois mois du scrutin, le président américain en exercice, âgé de 81 ans, a fini par être rattrapé par les critiques sur sa condition mentale et physique.
« Je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’exercice de mes fonctions de président jusqu’à la fin de mon mandat », a déclaré le démocrate dans un communiqué, annonçant qu’il s’exprimerait à la nation dans la semaine. Le chef d’État a remercié sa Vice-présidente Kamala Harris – potentielle remplaçante dans la course à la Maison Blanche – d’avoir été « une extraordinaire partenaire » tout au long de cette campagne.
Le naufrage lors du débat avec Donald Trump
L’état de santé de Joe Biden, qui fêtera ses 82 ans le 20 novembre prochain, deux semaines après l’élection, faisait débat depuis plusieurs mois. Le 46e président américain multiplie les chutes, les bégaiements et les moments d’égarement lors de ses apparitions publiques. Le 8 février 2024, le locataire de la Maison-Blanche avait même organisé une conférence de presse spécialement pour battre en brèche toute altération de ses facultés mentales. Trois semaines plus tard, son médecin assure qu’il est « apte » à assurer ses fonctions de chef de l’État.
Toutefois, les événements prennent une autre tournure le 27 juin 2024 lors du débat opposant Joe Biden à Donald Trump. Face à son prédécesseur et candidat à sa succession à la tête de la première puissance mondiale, les failles du président américain se dévoilent en direct au visage du monde entier. Lors d’une séquence où il prône la taxation des plus riches, Joe Biden perd le fil de sa pensée. « S’assurer que chaque personne solidaire éligible pour ce que j’ai été capable de faire avec, euh, Covid, excusez-moi, s’occuper de tout ce qu’on doit faire… » Après un regard vers ses notes, il reprend : « On a enfin battu Medicare [l’assurance santé des séniors] ! »
Les images font de la peine à voir, et Donald Trump, pourtant lui-même âgé de 77 ans, apparaît comme fringuant en comparaison. Le candidat républicain ne manque d’ailleurs pas d’égratigner son rival lorsque celui-ci bafouille à nouveau : « Je n’ai pas compris un mot de la dernière phrase, et je crois que lui (Biden) non plus », tacle le milliardaire. Certes, Joe Biden est sujet au bégaiement depuis son plus jeune âge, et les Américains avaient déjà eu l’occasion de constater sa propension à faire des gaffes lorsqu’il était le vice-président de Barack Obama entre 2009 et 2017, mais cela n’explique pas tout.
Lâché par son propre camp
Depuis cette prestation jugée catastrophique par l’ensemble des médias américains – et non plus seulement ceux conservateurs – les appels à la démission se multipliaient. Le New York Times, l’ancienne présidente de la chambre des représentants Nancy Pelosi ou encore l’acteur George Clooney, donateur de sa campagne démocrate, ont tous sommé Joe Biden de jeter l’éponge. Et les récentes confusions du chef de l’État lors du sommet de l’Otan organisé à Washington n’étaient pas de nature à rassurer ses soutiens.
Désormais, la question qui taraude les dizaines de millions d’électeurs est désormais de savoir qui sera le nouveau candidat démocrate. Kamala Harris, la vice-présidente de Joe Biden, ou encore Gavin Newsom, le gouverneur de la Californie, Gretchen Whitmer, son homologue du Michigan, ou encore Josh Shapiro, celui de Pennsylvanie, font partie des noms qui circulent. Les médias américains évoquent également l’hypothèse Michelle Obama, l’épouse de l’ancien président Barack Obama.
Rfi