Le gouverneur du Minnesota Tim Walz, choisi par Kamala Harris pour la seconder dans sa campagne, a accepté mercredi 22 août l’investiture de son parti lors de son grand oral à la convention démocrate de Chicago.
« C’est l’honneur de ma vie d’accepter votre investiture », a lancé celui qui deviendra vice-président des États-Unis si Kamala Harris l’emporte en novembre. « Nous sommes ici ce soir pour une seule raison : nous aimons notre pays », a dit Tim Walz au troisième soir de la convention nationale du Parti démocrate.
Le colistier le répète, il n’a pas l’habitude des longs discours. Et 15 petites minutes lui ont donc suffi pour raconter son parcours, entouré de militants survoltés, dans la légendaire arène des Chicago Bulls. Sa naissance et son enfance dans une petite ville du Nebraska, son engagement dans l’armée, sa carrière de professeur, d’entraîneur de football américain qui mène son équipe au titre de champion de son État. Puis son engagement politique, d’abord en tant que représentant, puis gouverneur du Minnesota.
Tim Walz sait se faire comprendre en peu de mots, quand il attaque Donald Trump et son colistier JD Vance, en expliquant qu’ils ne défendent la liberté que pour eux-mêmes et leurs amis richissimes et extrémistes. Cela alors que les démocrates eux défendent ce qu’il estime être la vraie liberté, la liberté de faire ses choix en matière de religion, de santé et procréation. Il dénonce le projet républicain et l’oppose à celui de Kamala Harris, favorable à la classe moyenne, sous-tendu par la volonté de prendre soin de sa communauté, de ses voisins, un mot qui revient souvent dans le discours.
Ancien entraîneur, il file la métaphore sportive, en expliquant qu’il faut gagner le terrain, mètre par mètre, sans s’arrêter pendant les 76 jours qui restent jusqu’à l’élection. Il affirme que pour les démocrates, il sera bien temps de se reposer quand ils seront morts. La salle était conquise d’avance, mais dans un pays qui adore les discours de motivation, Tim Walz, l’ancien entraineur de football, sait manifestement parler à un vestiaire.
Tim Walz, 60 ans, connu pour sa bonhomie et son franc-parler, a été propulsé sur le devant de la scène après le retrait du président Joe Biden de la course à la Maison-Blanche et l’entrée en lice de Kamala Harris – un des plus grands chamboulements de l’histoire politique américaine.
Cet ancien enseignant et retraité de l’armée américaine était peu connu du grand public avant que Kamala Harris ne le désigne comme colistier. À 60 ans, il a apporté une note plus populaire, rustique, à la campagne électorale des démocrates, revigorée par la candidature de Kamala Harris après que le président Joe Biden a mis fin le 21 juillet à sa campagne de réélection.
« Nous choisissons la liberté »
L’un des slogans de campagne de Kamala Harris depuis qu’elle s’est lancée est « nous choisissons la liberté ». La liberté, une valeur américaine cardinale, mais qui est perçue différemment dans chaque camp.
« La liberté de choisir, les droits civiques, les droits des femmes, des personnes LGBT, tout cela est en jeu et Kamala et Tim vont lutter pour nous, explique Josefine Jaynes, une jeune femme de la délégation du Wisconsin. Pour les républicains, c’est la liberté de contrôler les autres, et ceux avec qui ils ne sont pas d’accord. C’est la liberté de haïr. Pour les démocrates, c’est la liberté d’être qui vous voulez. »
Thomas O’Brien, qui a dépassé la soixantaine, vient de Pennsylvanie, et malgré la différence d’âge, il partage ce sentiment en s’inquiétant de ce que les républicains ont fait ces dernières années : « Je devrais pouvoir choisir quels livres je veux lire. Ma femme devrait pouvoir choisir ce qu’elle veut faire avec son propre corps, de même que mes filles. Ces choix devraient nous appartenir et ne devraient pas nous être imposés par le gouvernement ou un roi ou un président extrémiste comme Donald Trump », dénonce-t-il.
Les républicains se veulent depuis plusieurs années les dépositaires de la valeur liberté. La campagne Harris a manifestement choisi de relever ce défi.
Rfi