En Guinée-Bissau, l’opposant Nuno Gomes Nabiam est rentré, vendredi 30 août, à Bissau, en provenance de Lisbonne, après trois mois passés hors du pays. Ses partisans lui ont réservé un accueil populaire, de l’aéroport à sa résidence privée, défiant ainsi l’ordre du ministère de l’Intérieur. Les autorités, craignant des débordements, ont interdit tout attroupement. Cinq personnes ont été arrêtées.
Cette situation reflète les tensions politiques persistantes dans le pays, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, en décembre dernier.
La lutte pour le pouvoir entre différentes factions politiques s’annonce déjà très rude, à six mois de la fin du mandat du président Umaro Sissoco Embalo prévu pour février prochain. Celui-ci aspire à un second mandat. Ses opposants réunis dans la plate-forme politique « Forum pour la sauvegarde de la démocratie » cherchent par tous les moyens à lui barrer la route.
« Nous n’allons jamais reculer. Nous allons poursuivre jusqu’à la victoire finale », a déclaré Agostinho Da Costa, secrétaire général de l’Alliance du Peuple uni (APU-PDGB), proche de Nuno Gomes Nabiam.
Les partisans de Nuno Gomes Nabiam, ancien Premier ministre de la Guinée-Bissau, et aujourd’hui farouche opposant au président Embalo, protestent contre le déploiement massif des forces de sécurité dans le pays qu’ils considèrent comme une restriction à la liberté de manifestation.
« Il a déployé une grande quantité de militaires partout, à Binar, Bula, Safim et jusqu’à Jugudul. Sommes-nous en guerre et contre qui ? », a ajouté Agostinho Da Costa.
Si la situation reste très volatile, les forces de sécurité déployées sur les points stratégiques de la ville surveillent les mouvements de l’opposition comme l’huile sur le feu.
Rfi