Amidou Diédhiou (sels) plaide pour des réformes dans l’éducation : « il faut s’adapter aux réalités climatiques et repenser notre système »

Amidou Diedhiou, secrétaire général du Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal (SELS), était l’invité de la matinale Salam Sénégal ce mardi. Au cours de cette émission, il a abordé plusieurs sujets d’actualité concernant l’éducation nationale, allant de la rentrée scolaire aux défis climatiques, en passant par les réformes structurelles nécessaires pour améliorer le secteur.

Amidou Diedhiou a souligné que malgré le déploiement de 80 % des enseignants depuis le 3 octobre, les conditions climatiques ont retardé le démarrage des cours dans certaines régions. Amidou Diedhiou a relayé les propos de Cheikh Mbow, un membre de la société civile, en appelant à une réflexion sur l’adaptation du calendrier scolaire aux réalités climatiques régionales. « Il faut abandonner ces pratiques vieilles de 20 ans et revoir notre calendrier scolaire », a-t-il insisté.

Les perturbations climatiques ont aussi un impact direct sur le quantum horaire, ce qui remet en question l’équité dans l’évaluation des élèves. Monsieur Diedhiou a plaidé pour une plus grande flexibilité et régionalisation du système d’évaluation. Il a proposé que les académies puissent ajuster leur rythme d’enseignement en fonction des réalités locales, citant l’exemple de Diourbel, où le Magal perturbe régulièrement les cours. « Il est temps de revoir la période des examens pour que chaque élève puisse atteindre le quantum horaire suffisant avant l’évaluation », a-t-il ajouté.

Un autre point sensible abordé concerne l’introduction de l’anglais à l’élémentaire et la création des lycées d’excellence armée-nation. Il a critiqué la manière dont ces réformes ont été conduites sans consultation des syndicats d’enseignants. « Nous avons été mis à l’écart, et cela a conduit à des erreurs », a-t-il déclaré. Diedhiou s’est inquiété de la gestion de ces lycées par des militaires retraités, qui dirigeraient des enseignants en activité. Il a estimé que ces réformes ont été faites dans la précipitation et appelle à une meilleure concertation pour les parfaire.

Diedhiou a également insisté sur la nécessité de s’attaquer aux nombreux défis sociaux que connaît le secteur éducatif, notamment la gestion des carrières des enseignants et la correction des systèmes de rémunération. Il a rappelé que les accords de 2018, notamment la dématérialisation des carrières, n’ont toujours pas été appliqués. Pour lui, il est impératif que le ministre de l’Éducation s’attèle rapidement à ces réformes, sans attendre : « Le secteur éducatif est comme un malade, il ne faut pas le faire attendre. »

En réponse à l’appel au consensus lancé par le Premier ministre, Amidou Diedhiou a affirmé que les syndicats restent prêts à jouer leur rôle de « veille et d’alerte », mais a averti que le gouvernement devra tenir compte de leurs revendications. Il a mis en avant le patriotisme des enseignants, rappelant que leur priorité reste l’amélioration du système éducatif : « Le Premier ministre sait ce qu’est le rôle d’un syndicaliste. Il a intérêt à nous écouter pour corriger ce qui doit l’être. »

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