Cédéao-AES : Mahama en médiateur

Le président ghanéen John Dramani Mahama, qui s’est rapproché de la Confédération des États du Sahel (AES) depuis son retour au pouvoir en décembre dernier, a entamé une tournée diplomatique dans les pays du bloc sahélien en commençant par le Mali. Après Bamako, il est attendu à Ouagadougou et à Niamey.

Le général Assimi Goïta, président de la Transition malienne, a reçu ce samedi 8 mars son homologue ghanéen à l’aéroport international Modibo Keïta-Sénou de Bamako, a appris APA. Arrivé à 11h15, John Dramani Mahama a été accueilli dans une atmosphère solennelle avec exécution des hymnes nationaux et revue des troupes.

Après un bref entretien dans les halls du pavillon présidentiel, les deux dirigeants se sont rendus au Palais de Koulouba pour un tête-à-tête suivi d’une séance de travail élargie. Les discussions ont porté sur le renforcement des relations bilatérales, la coopération sécuritaire et économique, ainsi que les enjeux régionaux liés à la Confédération des États du Sahel (AES) dont le Chef de l’Etat malien est le président en exercice.

Cette visite intervient quelques semaines après la réunion ministérielle de l’AES tenue à Bamako les 22 et 23 février 2025, au cours de laquelle les pays membres ont présenté officiellement leur drapeau confédéral. Lors de cette rencontre, les ministres des trois pays avaient fait le point sur les avancées en matière de défense, de sécurité, de diplomatie et de développement, tout en saluant la montée en puissance de leur force unifiée.

Depuis leur sortie officielle de la Cédéao le 29 janvier dernier, Bamako, Ouagadougou et Niamey multiplient les actes les éloignant de l’organisation régionale, notamment avec le lancement d’un nouveau passeport commun et la mise en berne du drapeau de la Cédéao.

La visite du dirigeant ghanéen fait suite également à sa rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara le 5 mars. A cette occasion, le chef de l’Etat ivoirien avait appelé le Ghana à convaincre les pays de l’AES « de rester dans la Cédéao ». Le président Mahama avait alors soutenu qu’il y avait « toujours la possibilité de ramener nos pays frères à la maison », estimant qu’il est « bon de rester dans un groupe de 15 que de rester dans un groupe de trois ».

« Ce sont des pays qui comptent dans la sous-région », avait-il ajouté, soulignant l’importance pour ces pays de « rester dans l’espace Cédéao, dans la mesure où il y a leurs populations sur les lignes des frontières pour des intérêts économiques ».

Le Ghana a récemment renforcé ses liens avec l’AES, John Dramani Mahama ayant même nommé un envoyé spécial pour l’Alliance depuis son retour au pouvoir en décembre.

Par ailleurs, lors de la 66e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État de la Cédéao tenue le 15 décembre 2024 à Abuja, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait été mandaté pour poursuivre les négociations diplomatiques visant à réintégrer les pays de l’AES au sein de l’organisation régionale.

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