Le ministère algérien des Affaires étrangères a fait savoir, lundi 17 mars, dans un communiqué que son pays avait opposé une fin de non-recevoir à une demande formulée par Paris d’expulsion d’une soixantaine d’Algériens de son territoire. Un sujet qui fait couler beaucoup d’encre dans l’Hexagone, alors que le président français Emmanuel Macron semblait vouloir jouer la carte de l’apaisement.
Selon le communiqué, la liste de ressortissants algériens faisant l’objet d’une procédure d’éloignement du territoire français avait été remise le 14 mars au chargé d’affaires algérien à Paris.
Un acte réalisé hors du « canal d’usage », proteste l’Algérie, répétant son « rejet catégorique des menaces, velléités d’intimidation, injonctions et ultimatums » venant de France. Alger y précise que, pour ce genre de procédure, les demandes doivent être formulées aux consulats algériens, par les préfectures françaises, et ce, au « cas par cas ».
Un refus « d’appliquer le droit international » selon la France
La réponse du ministre français de l’Intérieur ne s’est pas faite attendre. Sur X, Bruno Retailleau dit « regretter que l’Algérie refuse d’appliquer le droit international » avant d’ajouter qu’une « riposte graduée sera appliquée ». Sur France Inter, il a ainsi annoncé le même jour la suspension de l’accord de 2007 pour l’exemption de visa aux détenteurs de passeports diplomatiques.
Fin février, François Bayrou avait menacé de dénoncer des accords de circulation entre les deux pays. Le Premier ministre avait donné un mois à six semaines à Alger pour réexaminer en particulier un traité permettant aux Algériens d’entrer plus facilement sur le territoire français.
Pour apaiser la situation, le président français Emmanuel Macron avait, au début du mois de mars, voulu arrondir les angles, se disant « favorable, non pas à dénoncer, mais à renégocier cet accord ».
Rfi