(APS) – Le président du mouvement Askan wi Moonu Soxal, Lamine Gueye, a lancé, dimanche, un appel à la mobilisation pour soutenir la loi d’interprétation destinée à exclure de l’amnistie les actes les plus graves commis lors des manifestations de février 2021 à mars 2024.
Le projet de loi interpellative proposée par le député Amadou Ba sera examiné en séance plénière à l’Assemblée, le 2 avril prochain.
‘’L’AMS appelle tous les citoyens et patriotes de tous bords à se mobiliser partout dans le pays, le jour du vote de la loi d’interprétation à l’Assemblée nationale, pour manifester pacifiquement selon les formes de leur choix, que ce soit par le port de brassards ou d’écharpes, des rassemblements, et des marches pour exprimer leur adhésion sans réserve à cette loi”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Il s’agit aussi, pour les militants, de ”témoigner leur soutien sans faille au groupe parlementaire, au Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi qu’à son gouvernement et au président Bassirou Diomaye Diakhar Faye’’.
M. Gueye s’est dit convaincu que ‘’le vote de cette loi sera le début de la fin de l’impunité dans ce pays parce que la proposition de loi interprétative, défendue par le député Amadou Bâ, permet de corriger l’erreur de la loi d’amnistie adoptée en mars 2024”.
‘’L’amnistie, c’est une mesure générale et collective, contrairement à la grâce présidentielle qui est une mesure individuelle’’, a-t-il expliqué, précisant qu’elle ‘’efface les condamnations ou annule les poursuites pour certaines catégories d’actes, tout en préservant les droits des tiers’’.
Selon Lamine Gueye, l’amnistie telle que définie dans la loi, qui couvre des faits survenus entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, inclut des infractions graves liées à des manifestations ou à des motivations politiques, et ce, même lorsque les auteurs n’ont pas été jugés.
‘’Cette loi crée des conditions d’impunité en faveur des personnes qui ont commis des crimes graves’’, a-t-il ajouté. Il a déploré que cette ‘’mesure, en amnistiant des cas de torture, de meurtre et d’autres crimes de sang, prive les victimes de leur droit de voir les responsables traduits en justice, alors que quasiment 80 personnes ont trouvé la mort lors des manifestations’’.
Lamine Gueye a également rappelé que la reconsidération de cette loi est ‘’une forte demande sociale’’. Dans cette dynamique, il a insisté sur ‘’la nécessité d’exclure de cette mesure les crimes tels que la torture, le meurtre et d’autres infractions graves’’.
Il a, par ailleurs, salué la proposition de loi interprétative du député Amadou Ba, estimant qu’elle permettrait de sortir de cette loi en excluant de l’amnistie les actes les plus graves, ce qui, selon lui, marquerait ‘’le début de la fin de l’impunité dans ce pays’’.
‘’Cette initiative législative représente une exigence du peuple sénégalais pour que la justice soit enfin rendue’’, a conclu Lamine Gueye, appelant ‘’chacun à défendre sans réserve cette loi interprétative’’.