Avec 90,35 % des suffrages exprimés, le président de transition gabonaise Brice Clotaire Oligui Nguema est donné largement vainqueur de l’élection présidentielle du 12 avril, selon les résultats provisoires annoncés par le ministre gabonais de l’Intérieur. Le taux de participation définitif s’établit à 70,4 %, en nette baisse par rapport aux 87,21 % avancés la veille.
Le ministre de l’Intérieur du Gabon a proclamé dimanche 13 avril à Libreville les résultats provisoires de l’élection présidentielle organisée la veille. Selon les chiffres issus de la compilation nationale, le général Brice Clotaire Oligui Nguema recueille 575 222 voix, soit 90,35 % des suffrages exprimés.
Le taux de participation s’établit à 70,4 %, avec 636 606 votants sur un total de 908 916 électeurs inscrits. D’après le ministre, 25 859 bulletins ont été déclarés blancs ou nuls, ramenant le nombre de suffrages valides à 610 747. Il a par ailleurs précisé que le recul par rapport à l’estimation de 87,21 % annoncée samedi à 18h30 s’explique par des « difficultés rencontrées par certains compatriotes à l’étranger à accomplir leur devoir civique », ayant conduit « beaucoup d’entre eux à se décourager ».
Outre Oligui Nguema, plusieurs autres candidats étaient en lice, parmi lesquels l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze, arrivé en deuxième position avec 19 227 voix (3,02 %). Il est suivi de Joseph Lapensée Essigone (0,56 %), Stéphane Germain Iloko (0,33 %), Alain Simplice Gombré (0,32 %), Gninga Chaning Zenaba (0,38 %), Axel Stophène Ibinga Ibinga (0,13 %) et Thierry Yvon Michel Ngoma (0,09 %).
Ces résultats restent provisoires dans l’attente de leur validation par la Cour constitutionnelle. Alain Claude Bilie By Nze a annoncé la tenue d’une conférence de presse ce lundi.
Portrait de Brice Clotaire Oligui Nguema
Né le 3 mars 1975 à Ngouoni (province du Haut-Ogooué), Brice Clotaire Oligui Nguema est un officier supérieur formé à l’Académie royale militaire de Meknès au Maroc. Ancien aide de camp du président Omar Bongo Ondimba, il est devenu en 2019 commandant en chef de la Garde républicaine. Il a dirigé le coup d’État du 30 août 2023 ayant renversé Ali Bongo Ondimba au lendemain de l’annonce de sa réélection contestée.
A la tête de la transition, il s’est engagé à restaurer les institutions et à organiser des élections libres. Selon le quotidien Le Monde, Oligui Nguema est considéré comme un « héritier du système Bongo » tout en incarnant une volonté de rupture institutionnelle. L’agence Associated précise que cette élection visait à légitimer son pouvoir dans un cadre démocratique.
Marié à Zita Nyangue Oligui, il entretient des liens familiaux avec plusieurs personnalités du pouvoir, dont le ministre des Affaires étrangères, Régis Onanga Ndiaye, son beau-frère. En campagne, Oligui Nguema a promis de diversifier l’économie, de lutter contre la corruption et d’améliorer les services publics, tout en approfondissant les partenariats économiques, notamment avec la Chine dans le domaine du numérique.
APA