une réflexion scientifique concertée pour un avenir résilient, en élaboration
Le Conseil scientifique du Pôle Pastoralisme et Zones Sèches (PPZS) s’est ouvert lundi dans les locaux de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), en présence de représentants de haut niveau issus du monde académique, scientifique, institutionnel et des partenaires techniques et financiers. Pendant trois jours, cette instance de concertation stratégique engage une réflexion pluridisciplinaire sur les voies et moyens de consolider la durabilité du pastoralisme au Sénégal et dans l’espace sahélien.
Cette rencontre réunit des institutions de renom telles que le Centre de Coopération International en Recherches Agronomiques (CIRAD), le Centre de Suivi Écologique (CSE), l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) et l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), autour d’un objectif commun : concevoir des projets de recherche-action à fort impact, innovants et réalistes, à même de répondre aux défis structurels du pastoralisme dans la région.
Depuis sa fondation en 2001, le PPZS s’est imposé comme un acteur scientifique de référence, structurant un écosystème de recherche engagé, pluridisciplinaire et fortement ancré dans les réalités locales. Il mobilise chercheurs, doctorants et experts autour d’axes fondamentaux : dynamiques territoriales, filières animales, gouvernance pastorale, mobilité, santé animale et équité de genre.
À l’ouverture de la session, M. Djibril Diop, Directeur de Cabinet du Secrétaire d’État aux Coopératives Agricoles et à l’Encadrement Paysan, a salué la qualité de la production scientifique du PPZS en 2024, marquée par plus de 70 contributions scientifiques et techniques. Il a mis en exergue les avancées notables en télédétection, modélisation territoriale, dynamique des parcours pastoraux et prospective socio-économique, les qualifiant de ressources précieuses pour l’orientation des politiques publiques.
Dans un contexte mondial marqué par l’intensification des aléas climatiques, des tensions géopolitiques et de l’instabilité économique, M. Diop a souligné que le pastoralisme demeure un pilier de souveraineté alimentaire, de stabilité sociale et de résilience écologique. Il a réitéré l’engagement de son ministère à accompagner le PPZS, en renforçant ses moyens d’action, en valorisant ses résultats et en intégrant ses productions dans les stratégies nationales.
M. Sékouna Diatta, Directeur Général de l’Agence Sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille Verte (ASERGMV), a, quant à lui, plaidé pour une coalition structurée entre les pouvoirs publics, la communauté scientifique, les éleveurs et les bailleurs de fonds, afin de co-construire un avenir durable pour le pastoralisme sahélien, qu’il qualifie de « secteur éminemment stratégique ».
Le PPZS incarne une nouvelle manière de faire de la recherche : transdisciplinaire, orientée vers l’action, en dialogue constant avec les acteurs de terrain, et tournée vers l’innovation. Son initiative de hackathon scientifique et sa contribution à l’organisation de l’Année Internationale des Pasteurs et des Parcours (IYRP 2026) témoignent de cette dynamique novatrice et inclusive.
Un document remis à la presse souligne que le PPZS fédère des compétences issues de plusieurs institutions de référence, tant nationales qu’internationales, autour des enjeux liés à l’élevage pastoral : sécurité alimentaire, modes de vie durables, gestion des ressources naturelles et développement territorial.
À travers cette mobilisation collective, le PPZS réaffirme son ambition : contribuer activement à la transformation des systèmes agro-pastoraux du Sahel par la recherche, le transfert de connaissances et l’innovation partenariale.