(APS) – La directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a annoncé la création d’un réseau de jumelage des lieux de mémoire et des musées de l’esclavage d’Afrique, des Amériques et d’Europe, pour ‘’donner une nouvelle impulsion au travail de mémoire et de transmission”.
Mme Azoulay en a fait l’annonce, mardi lors d’un évènement organisé en l’honneur des victimes de l’esclavage, à l’occasion de l’assemblée générale des Nations unies qui se déroule à New-York, précise un communiqué publié sur le site de l’UNESCO.
Elle a précisé que ce réseau de jumelage vise à soutenir le partage des connaissances et le dialogue interculturel.
‘’Il créera des opportunités d’interactions et de coopération d’une rive à l’autre, de l’Atlantique pouvant prendre la forme de festivals et d’événements, d’échanges scolaires et de visites virtuelles, ou encore de partage de bonnes pratiques entre professionnels’’, a-t-elle déclaré.
Elle estime que ‘’l’on doit mieux reconnaître, considérer et nous souvenir des millions d’Africains, d’hommes, de femmes et d’enfants capturés, déportés vers les Amériques puis exploités pour approvisionner l’Europe en sucre, en café, en indigo et en coton’’.
Ce réseau, créé avec le soutien du Brésil, de la Colombie, du Congo, de la France, de la Jamaïque et des Pays-Bas, va fédérer ces lieux historiques liés, renforcer leur visibilité auprès du grand public et promouvoir une meilleure compréhension mondiale de l’histoire de l’esclavage, en particulier auprès des jeunes générations.
Audrey Azoulay a aussi appelé les Etats ‘’à accorder une plus grande importance à l’histoire de l’esclavage dans les manuels et les programmes scolaire’’. Elle considère que l’esclavage est ‘’ l’un des plus grands crimes de l’histoire de l’humanité, qui marque encore des communautés entières’’.
L’UNESCO célèbre cette année les trente ans de son programme ‘’Routes des personnes mises en esclavage’’, créé en 1994 à l’initiative du Bénin et d’Haïti.
Elle annonce aussi vouloir constituer une alliance de chaires universitaires pour mettre en relation des chercheurs des trois continents autour d’enjeux prioritaires, comme la lutte contre le racisme et la discrimination envers les populations d’ascendance africaine.
L’objectif, souligne-t-elle, est de faire progresser les connaissances sur ces faits historiques et leur impact sur les sociétés contemporaines.