L’Association des maires du Sénégal (Ams) a organisé, les 9 et 10 décembre, un atelier national sur la gestion foncière. Présidant cette rencontre, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana, a annoncé la tenue de 12 rencontres en 2025. L’objectif étant de préparer la grande réforme sur la décentralisation.
La problématique de la ges tion du foncier au Sénégal préoccupe l’Association des maires du Sénégal (Ams). À cet effet, la structure organise, de puis hier, un atelier national de réflexion sur les enjeux et défis de la gestion des terres du domaine national. «Gouvernance foncière et Vision Séné gal 2050 : Vers une gestion durable et inclusive des terroirs» est le thème de ce conclave de deux jours qui réunit près de 200 maires. Un thème salué par le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana qui a présidé la cérémonie d’ouverture. «Le foncier est au début, parce que c’est le réceptacle évident de nos projets et programmes. Il est aussi à la fin, car quand nous faisons de l’activité agricole, nous avons cette mission fondamentale d’atteindre la souveraineté alimentaire, une des priorités du Gouvernement», a déclaré l’autorité. Dans le cadre de la politique de dé concentration, il a informé que le ministère des Collectivités territoriales va organiser 12 ren contres durant l’année 2025. L’objectif étant de préparer la grande réforme sur la décentralisation. «Le foncier est une des questions majeures sur les quelles nous continuons d’organiser une rencontre mensuelle».
Pour une gestion rigoureuse du foncier
Les édiles, par la voix de Oumar Ba, président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), s’engagent à se positionner comme des avant-gardistes dans les politiques, pro grammes et stratégies. Revenant sur les raisons qui les ont poussés à tenir cette rencontre, M. Ba a expliqué que la première est liée au fait que «la gestion foncière est un secteur générateur de beaucoup de conflits». La deuxième, a-t-il argué, est que «le foncier, au jourd’hui, est un enjeu majeur compte tenu du fait que l’Afrique à elle seule dispose de plus de 60% des terres cultivables. Ce qui peut susciter des convoitises ».
Fort de ces difficultés, les maires veulent prendre à bras le corps la problématique du foncier. Car, justifie le président de l’Ams, «nos collectivités territoriales se trouvent à la croisée des chemins entre les aspirations des populations, les attentes des investisseurs et les exigences de préservation de notre patrimoine naturel et cul turel». Cette position, a-t-il estimé, leur confère «une responsabilité éminente». Toutefois, elle les expose également à de nombreux défis. Il s’agit, entre autres, de «l’accès à des outils modernes de gestion foncière, notamment des Systèmes d’information géographique (Sig) pour un suivi plus précis et transparent de la lutte contre l’accaparement des terres et les pratiques illégales qui menacent les droits des communautés lo cales».
Oumar Ba pense qu’il faut adopter des politiques fon cières inclusives, adaptées aux besoins des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables. Il a aussi plaidé pour mobiliser des ressources suffisantes permettant, entre autres, de financer des projets de développement territorial. Ces défis évoqués poussent les maires à se positionner «à l’avant-garde des politiques, programmes et stratégies prospectives pour être à la fois des acteurs avertis et responsables, mais également des conseillers de premier plan aux côtés des décideurs», a souligné Oumar Ba.
Un pari qu’ils veulent réussir dans la mesure où, selon le président de l’Ams, il est important d’avoir «un Sénégal fort, avec des collectivités territoriales fortes, conscientes et imprégnées de leurs missions au service de leurs populations». Pour lui, cela consistera aussi à re lever le défi d’une gestion foncière juste, transparente, équitable et durable, au bénéfice des générations présentes et fu tures. Outre les élus locaux, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des acteurs de la société civile ont participé à la rencontre. Pour le ministre, «les conclusions, les orientations et les recommandations seront appréciées à leur juste valeur et versées dans l’agenda de transformation».