Alors que le médiateur de la Cédéao sur le Mali doit effectuer jeudi 17 mars une nouvelle visite à Bamako, le président sénégalais dit encourager cette voie pour lever l’embargo sur ce pays voisin. Les chefs d’État de l’organisation sous-régionale veulent renouer avec Bamako. En prononçant le 9 janvier dernier de lourdes sanctions politiques et économiques contre le Mali, ils pensaient pourtant prendre la bonne décision face à l’intention des militaires de rester pour un maximum de cinq ans au pouvoir avant de passer la main. Deux mois sont passés, mais Bamako ne semble toujours pas éreinté en dépit de la lourdeur des sanctions qui incluent la fermeture des frontières avec les pays de la Cédéao à l’exception de la Guinée. Pour éviter un pourrissement des relations, le médiateur Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria, a repris en fin février son bâton de pèlerin pour rapprocher les positions des autorités de Bamako et celles de la Cédéao. Au terme de sa visite, il avait notamment relevé la « disposition des autorités maliennes de la Transition à continuer à dialoguer avec la Cédéao ». Ce jeudi, il repart de nouveau en mission, porteur d’un message des chefs d’État de l’organisation sous-régionale dont le Sénégalais Macky Sall qui s’est entretenu en amont avec le président malien de la transition. «À la veille de la visite à Bamako du médiateur de la Cédéao, je me suis entretenu ce jour avec le colonel Assimi Goïta, président de la transition du Mali. Je soutiens la reprise du dialogue pour une solution négociée de la crise au Mali», a indiqué le président en exercice de l’Union africaine (UA) sur sa page Twitter.
Par cette nouvelle visite de Goodluck Jonathan, la Cédéao souhaite « trouver une date et un chronogramme consensuels des élections (pour) le reste de la transition». Le médiateur tentera notamment de «trouver en commun accord avec les autorités maliennes un compromis sur une feuille de route de sortie de crise». Toutefois, ces dernières semblent plus tourner leurs objectifs dans leurs actions pour la sécurisation du pays dont une grande partie est minée par les violences jihadistes. Le 21 février dernier, le Conseil national de la transition (CNT), l’organe législatif contrôlé par les militaires depuis le coup d’État d’août 2020 contre le régime du défunt Ibrahim Boubacar Keïta, adoptait le projet de charte révisé de la transition. Il donne désormais la possibilité au colonel Assimi Goïta de rester au pouvoir jusqu’en 2027, soit cinq ans, un délai que la Cédéao avait trouvé « totalement inacceptable ».
APA