Dès la fin du premier tour et la suspension de la séance, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah et un député proche de Nabih Berry ont rencontré Joseph Aoun pendant près d’une heure. Une rencontre qui s’est soldée par l’élection du chef de l’armée au poste de président de la République.
Le déroulement de l’élection ne signifie pas que Joseph Aoun doit exclusivement son élection aux chiites. La candidature du chef de l’armée était souhaitée et soutenue par les États-Unis, les pays occidentaux et l’Arabie saoudite. Les partis chiites n’avaient pas vraiment la possibilité de bloquer son élection sans être en porte-à-faux avec une grande partie des forces politiques et de la population.
Chef de l’armée
Lors de l’ultime rencontre, ils avaient essayé d’obtenir des précisions sur les intentions de Joseph Aoun et demandé des garanties sur le fait qu’il placera en tête de ses priorités le retrait israélien du Sud du Liban et la reconstruction des zones dévastées par la guerre.
Joseph Aoun n’a aucune expérience politique, mais tire profit de sa position à la tête d’une des institutions les plus respectées du pays, miné par les crises politique et financière. Le général, qui célébrera demain vendredi son 61e anniversaire et qui n’a aucun lien familial avec le président sortant Michel Aoun, dirige depuis mars 2017 une institution qui a pu rester à l’écart des dissensions confessionnelles et politiques qui déchirent le pays.