25 mars 2012-25 mars 2022 : Il y a dix ans, Macky Sall était élu Président…

Éjecté du Parti démocratique sénégalais dont il était le numéro 2, le candidat Macky Sall crée la surprise le 25 mars 2012, en succédant à son ex-mentor à la tête du pays. Il devient le quatrième président du Sénégal. Dix ans après cette deuxième alternance, Seneweb vous replonge dans les moments palpitants de cette soirée électorale, tournant décisif de l’histoire politique du pays. 

A 21 heures ce dimanche, 25 mars 2012, les premières tendances issues des urnes annonçaient déjà la couleur d’une soirée folle en surprises. Et les tentatives désespérées de Serigne Mbacké Ndiaye (surnommé le mégaphone du régime libéral) sur le plateau spécial de la Tfm, n’ont pas pu changer le cours de l’histoire. Les premiers résultats des bureaux de votes de l’étranger, livrés en direct sur les radios et télévisions nationales, annoncent, en signes avant-coureur, la razzia qui allait déferler, quelques heures plus tard, comme un Tsunami. En France, en Italie, Espagne, Gabon et bien d’autres pays où il y a une forte concentration de la diaspora sénégalaise, les tendances sont largement favorables au challenger d’Abdoulaye Wade.Au niveau national aussi, les urnes livrent leurs secrets qui confirment cette nette avance de Macky Sall. La messe est dite ! La victoire est acquise ! Le « Sphinx » libéral, qui a marché sur une dizaine de corps pour imposer sa candidature polémique (la 3e), a finalement capitulé au bout d’un second tour âprement disputé. Le score est sans appel : 1 909 244 voix soit 65,80% des suffrages pour Macky Sall qui a eu le soutien des 12 autres candidats du premier tour, contre 992 556 soit 34,20 % pour Abdoulaye Wade.La deuxième alternance est accueillie dans une liesse populaire dans la capitale sénégalaise, Dakar, tout comme dans les autres villes de l’intérieur du pays. Le peuple qui avait soif de changement après 12 années de « Sopi » au goût d’inachevé, venait ainsi de montrer avec élégance toute sa maturité.

Le fameux coup de fil de Wade à Macky SallEn « Beau perdant », Abdoulaye Wade que la caricature présentait sous les traits d’un jusqu’au-boutiste, surprend son monde. Contre toute attente, il reconnaît sa défaite et appelle son challenger et ancien premier ministre pour le féliciter comme Abdou Diouf l’avait fait en 2000. «J’avais promis aux Sénégalais de ne pas faire moins que Diouf, parce que des faucons l’avaient poussé à se maintenir au pouvoir (lors de l’alternance de mars 2000), mais il m’avait quand même appelé pour me féliciter», a-t-il confié à son premier ministre et directeur de campagne, Souleymane Ndéné Ndiaye.A la suite de ce coup de fil, le président déchu décide d’officialiser sa défaite et demande à son cabinet de « préparer un communiqué de presse, pour féliciter le nouveau président Macky Sall ». Ainsi dit, ainsi fait.« Je serai le président de tous les sénégalais »Dans ses nouveaux habits de président de la République, le candidat Macky Sall ne cache pas sa joie. Mais semble, tout de même, garder la tête sur les épaules. Face à la presse après le coup de fil de son ex-mentor, le candidat de la coalition Macky2012, élargie aux 12 autres candidats du premier tour, attribue la victoire au Peuple sénégalais. « Ce soir, un résultat est sorti des urnes. Le grand vainqueur reste le peuple sénégalais. Nous avons prouvé à la face du monde que notre démocratie est majeure », déclare-t-il non sans rendre un hommage aux « martyrs de la démocratie qui ont perdu la vie pour défendre notre constitution et notre démocratie ». Au cours de cette folle soirée électorale, il traçait déjà les contours de sa gouvernance axée sur la gestion « sobre et vertueuse ». « Je serai le président de tous les sénégalais », jure-t-il mesurant à sa juste valeur « l’immensité des attentes des populations ». « Ce soir une ère nouvelle commence pour le Sénégal », annonce le nouveau président plébiscité à 65% par les Sénégalais. Celle du Yonnu Yokkuté, le programme électoral pour lequel il a été choisi.Aujourd’hui 25 mars 2022, 10 ans jour pour jour après son accession au pouvoir, on prête au président Sall, réélu au premier tour en 2019 avec 58% des suffrages, une volonté de briguer un troisième mandat. Une pratique qu’il avait lui-même combattu en 2012 et banni de la constitution en limitant le mandat à deux. Qu’en sera-t-il en 2024 ? Le successeur de Wade garde toujours le flou à ce propos.

Seneweb

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