Cette année, seul 1 million de musulmans participeront au pèlerinage à la Mecque. Cette réduction, due toujours aux risques liés au Covid-19 qui avait entraîné deux ans de pause, impacte évidemment le quota attribué aux différents pays : celui du Sénégal est fixé à 4 mille 736, loin des 12 mille 800 pèlerins de 2019. Cette donne va aussi entraîner de nécessaires arbitrages au niveau de la répartition des personnes à convoyer à la Mecque. A moins de trois mois de l’évènement, la Délégation au pèlerinage et les voyagistes privés doivent aller vite afin de trouver la meilleure stratégie pour la prise en charge des fidèles.
Prévu du 7 au 12 juillet, le pèlerinage à la Mecque retrouve, cette année, la ferveur populaire. L’Arabie Saoudite a autorisé 1 million de personnes à venir effectuer le Hajj. Bien sûr, on est loin du petit nombre retenu en 2020 et 2021 où seulement un millier et 60 mille Saoudiens et étrangers-résidents dans le royaume, entièrement vaccinés et choisis par tirage au sort, ont eu le privilège d’observer ce cinquième pilier de l’islam. Mais, c’est encore très loin des standards habituels avec 2,5 millions de musulmans présents au niveau des lieux saints de l’islam en temps normal.
Cette restriction impose une baisse de quotas, car le ministre saoudien du Hajj a décidé de réduire le nombre de pèlerins pour tous les pays, de 30% à 50%. Comme Le Quotidien l’avait révélé dans son édition du jeudi dernier, le Sénégal n’est pas épargné par cette mesure. Le quota de notre pays a été réduit à 37% : en conséquence, seuls 4 mille 736 pèlerins auront la possibilité d’observer ce cinquième pilier de l’islam dans trois mois. Au lieu de 12 mille 800 comme en 2019.
A cette heure-ci, le ministère des Affaires étrangères, qui organise cet évènement, à travers la Délégation générale, est évidemment en train de travailler sur la question. Ce qui va nécessiter un réajustement des quotas à donner aux voyagistes agréés. Un voyagiste privé contacté à ce sujet, Cheikh Bamba Dioum, espère toutefois qu’après deux ans sans travailler, avec les restrictions liées au Covid-19, ils auront un quota raisonnable qui leur permettra d’amortir leurs charges. Faisant état des difficultés auxquelles les voyagistes du privé sont confrontés, M. Dioum lance un appel aux autorités : «Qu’elles (les autorités) nous restituent entièrement ce quota qu’elles ne cherchent pas à vouloir convoyer. Quel que soit le quota qu’on va nous donner, dès l’instant qu’il sera diminué, nous demandons à l’Etat de nous le céder, nous les privés.» Il faut savoir que le pèlerinage est organisé au Sénégal, en partie, par l’Etat via la Délégation générale au pèlerinage. Mais la majorité des pèlerins sont acheminés par des voyagistes privés, qui proposent des packages qui coûtent entre 3,2 et 3,5 millions F Cfa, comprenant le billet d’avion, la restauration, l’hébergement, le transport, les vaccins, les assurances, etc.
Limite d’âge à 64 ans
La relance du pèlerinage dont la suspension avait alimenté le ressentiment de certains pays musulmans, annonce le début du retour de la vie d’avant Covid-19. Même si la pandémie se stabilise, les risques de nouvelles vagues sont encore réels. C’est pour cette raison que Riyad «a autorisé un million de pèlerins, étrangers ou nationaux, à accomplir le Hajj cette année». Selon son communiqué, elle veut assurer la sécurité des pèlerins, «tout en veillant à ce qu’un maximum de musulmans dans le monde puissent accomplir le Hajj». Les restrictions existent toujours : cette année, le Hajj sera limité aux pèlerins vaccinés âgés de moins de 65 ans. En plus, ceux qui viennent de l’extérieur de l’Arabie Saoudite devront présenter un test Pcr négatif de moins de soixante-douze heures.
Depuis le début du mois de mars, le royaume a procédé à la levée de la plupart des restrictions, notamment la distanciation physique dans les lieux publics et la quarantaine pour les arrivants vaccinés, tandis que les masques ne sont désormais obligatoires que dans les lieux fermés. Le pèlerinage est l’un des plus grands rassemblements religieux au monde, environ 2,5 millions de personnes y ont participé en 2019. Il est aussi une source de revenus essentielle pour l’Arabie Saoudite, rapportant quelque 12 milliards de dollars par an. Il est difficile de s’en passer…