Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées samedi à Ouagadougou pour protester contre la présence de la France au Burkina Faso, appelant à une grande mobilisation le 12 août, a constaté un correspondant de l’AFP.
Le rassemblement s’est déroulé devant le mémorial érigé à la mémoire de Thomas Sankara, ex-président burkinabè « progressiste » assassiné lors d’un coup d’Etat en 1987 fomenté par Blaise Compaoré, proche de la France jusqu’à sa chute en 2014.
Les protestataires ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: « France, parrain du terrorisme, dégage », « Tous ensemble pour la libération du Burkina Faso », « France impériale, tyran, sangsue, dégage », où encore « non aux accords de coopération avec la France ».
« Nous dénonçons les accords de partenariat économique, l’installation des détachements et des bases militaires sur le continent » africain et « exigeons le départ de la base militaire de Kamboissin (nord-ouest de Ouagadougou), la fin de la convention d’assistance technique et des accords de coopération avec la France », a déclaré Monique Yeli Kam, présidente d’une nouvelle coalition d’organisations rassemblées au sein du M30 Naaba Wobgo, du nom d’un ancien empereur mossi qui s’était opposé à la France au XIXè siècle.
La France « s’agrippe de façon misérable à son ancien empire colonial africain dont elle pille, exploite à souhait les ressources, allume des foyers de terrorisme et alimente des guerres et des génocides », a-t-elle ajouté.
« Nous sommes une nouvelle génération et nous avons pris conscience de notre histoire et sommes déterminés à nous assumer et mériter notre indépendance à travers plus de liberté et de vérité », a de son côté affirmé Sayouba Kindo, membre du M30.
Ce mouvement a lancé un appel à des manifestations nationales le 12 août pour exiger « la fin de la politique française sous toutes ses formes et le départ de l’ambassadeur de France ».
La France, ex-puissance coloniale au Burkina (ex-Haute Volta), dispose d’une base militaire à Ouagadougou et son aviation intervient régulièrement depuis le Niger voisin en soutien à des opérations de l’armée burkinabè contre les jihadistes.
Le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés.
AFP