11 ambassades occidentales affirment que les autorités au pouvoir rechignent à coopérer avec la CPI quant à l’extradition d’anciens responsables accusés d’avoir participé au conflit du Darfour en 2003.
Onze ambassadeurs et chefs de missions occidentales au Soudan ont reproché, jeudi, aux autorités militaires au pouvoir de ne pas coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI), depuis qu’elles ont pris le pouvoir en octobre de l’année dernière, pour livrer des responsables accusés de génocide et de crimes de guerre au Darfour en 2003.
« L’ancien gouvernement de transition travaillait en étroite collaboration avec la CPI. Nous constatons le recul de cette coopération depuis la prise de pouvoir par les militaires le 25 octobre 2021 », indique une déclaration signée par 11 ambassades à Khartoum, dont celles des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne, notamment.
Le Darfour a été le théâtre d’une guerre féroce entre le gouvernement soudanais et trois mouvements rebelles en 2003. Les combats ont fait environ 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon les estimations des Nations unies.
Le procureur général de la CPI, Karim Khan, est arrivé au Soudan, samedi, pour rencontrer des représentants du gouvernement et solliciter leur coopération pour traduire devant la Cour les personnes recherchées pour des crimes commis au Darfour il y a près de vingt ans.
La CPI a inculpé un certain nombre d’anciens responsables soudanais de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en relation avec la situation au Darfour, dont notamment l’ancien président Omar el-Béchir, l’ancien ministre de la défense Abdul Rahim Mohamed Hussein, l’ancien chef du parti au pouvoir à l’époque du président el-Béchir, Ahmed Haroun, et Abdulla Banda, un chef rebelle dont le sort est à ce jour inconnu.
« Nous nous faisons l’écho de la demande du Procureur Khan, qui souhaite que les autorités soudanaises accordent un accès sans entrave aux témoins que la Cour a identifiés, ainsi qu’aux documents qu’elle a demandés « , ajoute le communiqué.
Avec Agence Anadolou