Séismes en Turquie et en Syrie : l’OMS déplore le pire désastre naturel « en un siècle » pour l’Europe

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié mardi le séisme qui a dévasté le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie de « pire désastre naturel en un siècle » à toucher un pays de sa zone européenne, avec un bilan qui dépasse désormais les 35.000 morts.

« Nous sommes les témoins du pire désastre naturel dans la région de l’OMS Europe en un siècle et nous sommes toujours en train d’en mesurer l’ampleur », a affirmé le directeur de sa branche européenne, Hans Kluge. « Son véritable coût n’est pas encore connu et s’en remettre et en guérir prendra du temps et des efforts phénoménaux », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse sur internet.

Le bilan mardi en milieu de journée atteignait 35.662 morts (31.974 morts en Turquie et 3.688 en Syrie, selon les sources locales) et il « va probablement encore augmenter », selon le responsable onusien. Quelque 26 millions de personnes ont « besoin d’assistance humanitaire » en Turquie et en Syrie, a-t-il rappelé.

Le déploiement médical d’urgence, avec trois avions et du matériel de soins pour 400.000 personnes, est le plus grand des 75 ans d’existence de l’OMS Europe. La branche européenne de l’organisation comprend 53 pays dont la Turquie. La Syrie fait partie de la zone de l’OMS pour l’est de la Méditerranée.

L’aide en Syrie n’est pas à la hauteur des besoins « immenses »

Huit jours après le séisme en Turquie et en Syrie, l’aide humanitaire aux populations syriennes reste insuffisante, déplorent des responsables de l’organisation Mehad, inquiète de l’ouverture de points de passage sous le contrôle de Damas et non des Nations unies. Le président syrien Bachar al-Assad a décidé lundi d’ouvrir les deux points de passage de Bab Al-Salam et d’Al Ra’ee entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie pour une période initiale de trois mois.

« Il est impératif que l’ouverture des couloirs humanitaires soit une décision des Nations unies, et que ces points de passage se fassent uniquement sous le contrôle de la communauté internationale, seule garante que l’aide humanitaire puisse arriver aux populations du nord-ouest syrien », a réagi mardi auprès de l’AFP le professeur Raphaël Pitti, médecin humanitaire au sein de l’organisation Mehad. »Il est impératif que l’ouverture des couloirs humanitaires soit une décision des Nations unies, et que ces points de passage se fassent uniquement sous le contrôle de la communauté internationale, seule garante que l’aide humanitaire puisse arriver aux populations du nord-ouest syrien », a réagi mardi auprès de l’AFP le professeur Raphaël Pitti, médecin humanitaire au sein de l’organisation Mehad.

Il a déploré par ailleurs « la lenteur d’une décision (…) qui aurait dû se faire dès le lendemain » du séisme qui a fait plus de 35.000 morts dans les deux pays, selon un dernier bilan. Il souligne que l’ouverture de ces axes « reste encore très insuffisante et inadaptée face au cataclysme que représente ce séisme » et appelle à « une réponse internationale coordonnée ».

Dans une tribune signée conjointement avec le docteur Ziad Alissa, président du Mehad et publiée sur le site du quotidien Libération, il demande aussi « un cessez-le-feu immédiat et le déploiement d’un hôpital mobile à la frontière syro-turque pour aider à la prise en charge des victimes du nord-ouest syrien ».

L’entrée d’équipes médicales est cruciale pour soutenir leurs collègues « dans les hôpitaux et centres de santé qui sont épuisés », note le Dr Alissa.

Un avion saoudien chargé d’aide a atterri mardi matin à Alep (nord), pour la première fois depuis plus de dix ans, selon le ministère syrien des Transports.

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