Depuis le début de la guerre, l’Ukraine, qui est l’un des plus gros exportateurs mondiaux de céréales, ne peut plus emprunter ses routes commerciales habituelles. Elle s’est alors redirigée vers la Pologne. Mais avec l’arrivée massive de ces denrées sur le marché polonais, les prix ont baissé et les agriculteurs polonais sont en colère.
Depuis le début de l’année, les agriculteurs se réunissent régulièrement à la frontière avec l’Ukraine, avec des gilets jaunes et sur des ronds-points, pour bloquer les routes avec leur tracteur. Ils empêchent les camions qui transportent ces céréales ukrainiennes de passer. Parce qu’aujourd’hui un producteur de céréales polonais vend ses produits moins chers que l’an dernier. Le marché est inondé par ces importations qui sont normalement destinées à être exportées vers les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.Mais le gouvernement a du mal à gérer les exportations et des céréales ukrainiennes se retrouvent sur le marché polonais. Le gouvernement leur a d’abord dit que c’était la faute de l’Union européenne, que c’est elle qui avait supprimé les droits de douane l’an dernier. Argument classique pour le parti nationaliste au pouvoir. Mais les agriculteurs se sentent trahis par le gouvernement. Parce que c’est bien lui qui a accepté les importations massives de céréales. Et c’est donc à cause de lui que des céréales ukrainiennes inondent le marché polonais. Subventions et traçabilitéFace à la contestation, le gouvernement a fini par réunir les syndicats pour régler la crise. Après de vifs débats, le gouvernement a promis, entre autres, de subventionner les agriculteurs polonais, mais aussi d’améliorer la traçabilité des céréales ukrainiennes qui entrent sur le territoire.La semaine dernière, l’Union européenne a déjà débloqué des fonds (53 milliards d’euros) de la PAC pour aider les agriculteurs polonais, bulgares et roumains qui se trouvent dans cette situation difficile.