Abdoulaye Lam, Amir de la Jama’atou Ibadou Rahmane, a préconisé mardi lors d’une conférence islamique à Thiès, le raccourcissement de la durée du hajj pour réduire le coût supporté par les pèlerins sénégalais et donner la possibilité à un plus grand nombre de musulmans sénégalais la possibilité d’accomplir le cinquième pilier de l’islam.
‘’Le Prophète a fait son hajj en 10 à 11 jours au maximum. Pourquoi au Sénégal, on passe un mois à la Mecque ? C’est à revoir ’’, a dit Abdoulaye Lam, docteur en sciences islamiques.
Le hajj démarre le huitième jour du mois de Tabaski (Zoul Hijja), douzième du calendrier musulman et dure ‘’six jours pleins’’, en plus des quatre jours incluant celui de son arrivée à la Mecque où le prophète faisait le tour de la Kaaba (tawâf) et les trois autres jours de repos avant le début du pèlerinage.
Ce qui fait en tout 10 jours à la Mecque. Le reste du temps était passé entre Médine et la Mecque (450 km) à un moment il n’y avait pas de moyen de transport motorisé. Soit cinq jours à l’aller et cinq au retour. Si bien qu’en tout et pour tout, son ‘’hajj ne dépassait pas 21 jours’’.
‘’Nous Sénégalais, nous pouvons faire notre hajj sur une période de 18 à 21 jours au maximum’’, a-t-il dit à l’APS au terme de la rencontre, non sans ajouter : quand on se plaint de la cherté du Hajj, la cause en est la durée et le luxe que nous cherchons dans les hôtels’’.
Contrairement à certains pèlerins de la sous-région, les Sénégalais tiennent à loger dans des hôtels cinq étoiles, qui ont un coût, a-t-il encore fait valoir.
Pour Abdoulaye Lam qui s’est rendu 13 fois à la Mecque en tant que guide pour le Hajj, le rallongement du temps passé aux lieux saints de l’islam, en plus de l’incidence financière sur la bourse du pèlerin, peut avoir un inconvénient au plan spirituel, en ce qu’il a le temps de commettre des actes de nature à annuler son acte cultuel.
Par exemple, les disputes ou autres comportements répréhensibles sont interdits durant le pèlerinage musulman.
Revenant sur les bienfaits du Hajj, thème de la conférence organisée par le Centre Djabir Ibn Abdallah à l’école franco-arabe Cheikh Omar Tall, il a énuméré des avantages d’ordre temporel et spirituel que procure ce pilier de l’islam.
Il contribue, selon le conférencier, à la purification de l’âme du croyant, en le formant aux valeurs d’humilité, de générosité, de soumission à la volonté divine.
Le croyant a une occasion de voir ses invocations exaucées et peut espérer la récompense ultime qu’est le Paradis, comme le dit un hadith du prophète Mohamed : ‘’Le hajj agréé n’a d’autre récompense que le Paradis’’.
Sur le plan temporel, cette pratique religieuse permet aussi de faire des connaissances et de fraterniser avec d’autres pèlerins, en vivant ensemble les conditions austères, notamment à la Muzdalifa.
Le Hajj, a-t-il poursuivi a un impact économique qui va au-delà du monde musulman. Les compagnies aériennes, les chaînes d’hôtel, les multinationales en toutes sorte en profitent.
Il a évoqué aussi l’impact sur la santé, relevant qu’un médecin a évalué à 140 km la distance totale parcourue à pied par le pèlerin tout au long du circuit. Soit Dakar- Thiès aller-retour.