Ce matin, les travailleurs de la mairie de Ziguinchor, en sit-in dans l’enceinte de l’Hôtel de ville, ont dénoncé le mutisme de leurs supérieurs sur la question de la revalorisation salariale.
Selon Habib Ngoudiame, porte-parole de l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités locales, cette revalorisation des salaires, qui incombe à la municipalité, notamment le maire, devait entrer en vigueur depuis le 31 mars dernier. Mais rien n’a été fait et les autorités municipales sont restées aphones sur cette question. Ce qui a motivé leur plan d’action de trois jours qu’ils ont commencé à dérouler ce matin. La réaction des autorités municipales n’a pas tardé. Pour El Hadj Saer Faye, adjoint au maire chargé du personnel et de la planification, “c’est un plan d’action sans préavis de grève ou de sit-in”. Il considère ces actes comme de la politique et que le maire Ousmane Sonko, depuis sa prise de fonction, mise beaucoup sur l’acte de citoyenneté et a toujours demandé de ne pas faire de la politique au sein de l’institution. Selon M. Faye, ces travailleurs ne peuvent pas s’appuyer sur un plan d’action national et le considérer comme un préavis, sans pour autant rencontrer les autorités de la ville. Avant de confier que le président Macky Sall et le ministre des Collectivités territoriales ont accordé des augmentations de salaire, mais le maire, très sensible sur cette question, affirme valider l’augmentation de ces salaires, à condition que l’État puisse l’inscrire au niveau de la partie crédit de leurs comptes, afin que la mairie génère et valide cette dépense. À l’en croire, “les simulations effectuées ont montré que ces augmentations de salaire devraient coûter 223 millions par an, soit 18 millions le mois. Par conséquent, la masse salariale de la mairie va revenir à 800 millions par an. Et étant donné que les finances sont trop fragiles au sein de la mairie, l’institution ne pourrait pas supporter ces charges”.
L’adjoint d’Ousmane Sonko de mettre sur la table d’autres raisons qui font que cette revalorisation des salaires ne peut pas être effective, dont le budget déjà voté et approuvé et sa consommation débutée. La taxe municipale de 3 000 F par mois des artisans et Jakartamans revue à la hausse. Il faut envisager des licenciements pour satisfaire ces travailleurs. Ainsi, pour El Hadj Saer Faye, si ces travailleurs en grève sont d’accord sur ces trois points, à savoir laisser les investissements prévus dans le budget 2023 au nombre de 10, l’augmentation des taxes municipales, chose pas prévue dans la politique du maire, de même que le licenciement de certains agents, cette revalorisation va s’effectuer sans problème