Multiplier par dix la production d’électricité éolienne en mer du Nord d’ici à 2050, pour atteindre 300 gigawatts raccordés : c’est l’objectif très ambitieux défini ce lundi 24 avril à Ostende, en Belgique, par les dirigeants de neuf pays européens. Le défi industriel est colossal.
«Vladimir Poutine ne doit plus être en capacité de nous couper le robinet de l’énergie», a déclaré très directement le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, lundi 24 avril sur les quais du port d’Ostende. La souveraineté énergétique européenne, mais aussi la décarbonation de l’économie pour tenter de freiner le réchauffement climatique : voilà les deux raisons qui poussent ces neuf pays européens – Allemagne, Belgique, Danemark, France, Irlande, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Royaume-Uni – à mettre le pied sur l’accélérateur pour décupler d’ici à 2050 la production d’électricité éolienne en mer du Nord. Pour y parvenir, «nous devrons standardiser les processus et synchroniser nos calendriers» a, pour sa part, insisté le chef du gouvernement belge, Alexander De Croo. Objectif : lisser les carnets de commandes des industriels et favoriser les interconnexions et la création d’un réseau électrique en mer du Nord. Le Danemark a, quant à lui, invité ses partenaires à réduire la bureaucratie pour aller plus vite. À la table des discussions, la France et la Norvège sont les pays les moins avancés en matière d’énergie éolienne en mer : à peine 0,5 gigawatt raccordé pour la France, contre 14 gigawatts pour le Royaume-Uni, leader mondial après la Chine. Emmanuel Macron, qui a inauguré le premier parc éolien en France il y a quelques mois à peine, a promis à Ostende que Paris ferait sa part et a appelé ses pairs à construire une filière européenne. «Nous devons gagner en autonomie sur les matériaux critiques et sur l’assemblage», a-t-il dit.