Gaza sous les bombes redoute une attaque au sol

Les frappes de l’armée israélienne ont causé la mort de près de 500 personnes, dont des familles entières.

Lundi 9 au matin, une aube grise, saturée de poussière, s’est levée sur Gaza.
Les bombardements israéliens, qui ont débuté samedi après-midi et frappaient jusqu’alors indifféremment l’ensemble de l’enclave, se sont largement intensifiés dans la nuit de dimanche à lundi, surtout dans le Nord et l’Est. Selon la chaîne Al-Aqsa du Hamas, le mouvement à la tête de
la bande de Gaza, les secours peinaient à atteindre les blessés à Beit Hanoun, dans le nord de l’enclave, des rues ayant été détruites.
Après l’attaque surprise massive lancée par les islamistes sur le territoire israélien, samedi 7 octobre au matin, le premier ministre de l’Etat hébreu, Benyamin Nétanyahou, a promis de réduire « en cendres tous les endroits où le Hamas est basé ». Lundi matin, le ministère de la santé gazaoui dressait un bilan provisoire de 493 Gazaouis tués, dont 78 enfants et 46 femmes
et 2 751 blessés. « Au début, c’était comme n’importe quelle escalade, raconte Mohammed Saidam, 38 ans, cloîtré avec sa famille dans son appartement du centre de la bande de Gaza. Puis c’est devenu terrifiant. On entendait les explosions toutes proches, les murs vibraient comme lors d’un tremblement de terre, nous n’arrivions pas à dormir, on était sur les nerfs à chaque bruit. » Le chercheur en relations internationales témoigne
par téléphone : depuis samedi, aucun étranger n’est autorisé à pénétrer dans l’enclave, sous blocus depuis plus de seize ans.

« La situation est épouvantable »

L’Etat hébreu a suspendu les livraisons de gaz, d’électricité, fermé le point de passage des marchandises ; il bombarde hors du champ des caméras étrangères, comme ce fut déjà le cas en 2009, en mai 2021, en août 2022 ou encore début mai, lors de la dernière « escalade ». Israël a visé les habitations de presque tous les membres du bureau politique du Hamas, dont le chef du mouvement à Gaza, Yahya Sinouar. Une ving-
taine de tours, des mosquées, des banques et des immeubles résidentiels ont été détruits dans cette enclave de 2,3 millions d’habitants, avec l’une des densités les plus élevées au monde. « La situation à l’hôpital est douloureuse.
Beaucoup de corps sortaient de la morgue », décrit Belal Aldabbour, enseignant en neurologie.

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