La crise que traversent actuellement les entreprises et organes de presse nationale n’y fera rien. Le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a réitéré la fermeté de son gouvernement sur le règlement de la fiscalité des médias. Recevant hier, vendredi 5 juillet 2024, une délégation de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), le chef de l’Etat a insisté sur la justice et l’équité fiscale, indiquant que les 40 milliards de FCFA de fiscalité des entreprises de presse doivent être payés et que le chantage ne passera pas.
«Un modèle social ne peut être bâti sur la fraude». Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye est formel. Dans le journal de 20 heures de la Télévision nationale (RTS), lors de l’audience qu’il a accordée hier, vendredi 5 juillet 2024, au palais de la République, à la délégation de la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJS), le président Faye a déclaré que les patrons de presse doivent payer les 40 milliards de fiscalité. «Ces entreprises ont accumulé tellement d’impôts à payer que la somme est estimée à des milliards. Maintenant, elles demandent une amnistie fiscale pour ces impôts. Mais pourquoi devrions-nous leur accorder cette amnistie ? Ce sont les mêmes personnes qui se plaignent constamment, disant que l’État n’a pas fait ceci ou cela, qu’il n’a pas réparé telle route ou construit telle infrastructure… La réponse est simple : si l’État n’a pas construit certaines routes, c’est parce que certaines personnes ont décidé de ne pas payer 40 milliards en impôts. On peut faire beaucoup de choses avec 40 milliards. Lorsqu’on vous donne une concession du service public à travers une licence, la seule chose que l’État demande en retour, c’est de payer des redevances. Pourtant, certains refusent de payer ces redevances tout en continuant d’exploiter la licence». Ainsi rappelle-t-il que c’est la loi qui dit quand on emploie une personne (travailleur), il faut prélever des impôts sur son salaire. Et ces retenues doivent être reversées au fisc. Ne pas s’acquitte de cette obligation «c’est de la fraude. Cette histoire de fraude fiscale, c’est fini… Je suis le seul Sénégalais qui a juré de respecter et de faire respecter la loi. Le chantage ne passera pas», rappelle-t-il. Pour Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le secteur des médias, bien que sensible, n’est pas unique dans cette situation, donnant l’exemple des cliniques de santé, qui paient leurs impôts malgré la sensibilité de leur domaine. «Ils argumentent que leur secteur est sensible. D’accord, c’est peut-être un secteur sensible, mais quel secteur l’est plus que les cliniques de santé ? Les cliniques privées, qui existent parce que l’État ne peut pas satisfaire toute la demande en matière de santé, investissent beaucoup d’argent et pourtant elles paient des impôts. Est-ce que ces cliniques demandent l’effacement de leur dette fiscale sous prétexte que leur domaine est sensible ? Je me demande d’ailleurs quel secteur n’est pas sensible. On nous fait croire que le domaine des médias est sensible juste parce qu’ils ont un micro», a-t-il soutenu. Non sans réaffirmer son ouverture à recevoir des propositions et à accompagner, pour une sortie de crise, les entreprises de presse. «Bravo pour votre investissement et la création d’emplois. Vous avez ma parole, tout ce que l’État pourra faire pour vous accompagner, il le fera. Il faut le dire, certains, au lieu de payer les impôts qu’ils doivent, récupèrent ces montants pour eux-mêmes. Ces impôts sont pourtant prélevés sur les salaires de leurs collaborateurs, ce sont des retenues sur salaire. Il existe même des retenues sur des prestations équivalentes à 5 % versées à des tiers. Certains ont même décidé de ne pas payer la TVA, qui provient de la publicité et des annonces», a-t-il dit.