Réunion des chefs d’État de la Cédéao au lendemain du sommet des régimes militaires sahéliens

La Cédéao doit tenir dimanche un sommet de ses chefs d’État à Abuja, où la question des rapports avec la « Confédération des États du Sahel », proclamée samedi par les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger, lors d’un sommet inédit à Niamey, sera au menu des discussions.

Le sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’ouvre, dimanche 7 juillet, à Abuja, dans un contexte politique tendu au lendemain la décision des régimes militaires du Niger, du Mali et du Burkina de s’unir au sein d’une « Confédération des États du Sahel ».

Les trois pays ont annoncé samedi la formation de cette confédération. Leur premier sommet, organisé comme un défi la veille de celui , met cette dernière une nouvelle fois à l’épreuve, après la décision plus tôt cette année du Mali, du Burkina et du Niger de quitter l’organisation.

La Cédéao est également confrontée à la violence persistante des jihadistes, aux problèmes économiques et à des difficultés pour rassembler une force régionale.

Le bloc ouest-africain affaibli n’a pas encore réagi après l’adoption par le Niger, le Mali et le Burkina du traité établissant la « Confédération », samedi à Niamey.

Le sommet de dimanche à Abuja, la capitale nigériane, intervient après que plusieurs présidents ouest-africains ont appelé à la reprise du dialogue. Il s’agit de la première réunion de ce type pour le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, qui a déclaré en mai que la réconciliation était possible.

« Action urgente et décisive »

Les liens entre le Niger et la Cédéao se sont détériorés à la suite du coup d’État de juillet 2023 qui a porté le général Abdourahamane Tiani au pouvoir. La Cédéao a alors imposé des sanctions et menacé d’intervenir militairement pour rétablir le président évincé, Mohamed Bazoum. Les sanctions ont été levées en février, mais les relations restent glaciales.

À la veille du sommet de la Cédéao, les ministres de la Défense et des Finances se sont penchés sur le financement d’une « force régionale de lutte contre le terrorisme et de rétablissement de l’ordre constitutionnel », proposée de longue date par la Commission de la Cédéao.

Le projet prévoyait la création d’une unité initiale de 1 500 hommes, et une proposition visait à rassembler ensuite une brigade de 5 000 soldats, pour un coût d’environ 2,6 milliards de dollars par an.

La Cédéao a déjà lancé des interventions militaires par le passé, mais sa menace de le faire après le coup d’État au Niger s’est évanouie. Alors que le bloc est confronté à des défis régionaux, le chef de la Commission de la Cédéao, Omar Alieu Touray, a averti que sa « situation financière s’amenuise ».

Avant le sommet, il a appelé à une « action urgente et décisive pour permettre à la Cédéao de répondre aux diverses demandes du jour ». Des informations ont également fait état d’un désaccord sur la possible reconduction du président nigérian Bola Ahmed Tinubu à la présidence de la Cédéao.

Le conseiller en charge de la communication du président nigérian, Bayo Onanuga, a déclaré à l’AFP que « si certains pays souhaitent qu’il reste parce que la région a été confrontée à une crise, les pays francophones veulent le siège ».

De con côté, le ministre des Affaires étrangères du Bénin a déclaré à l’AFP que le président Patrice Talon ne serait pas présent « pour des raisons d’agenda » et a nié tout différend, affirmant que Porto-Novo soutenait la reconduction du président nigérian dans ses fonctions.

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