Une ode à l’unité nationale

Le Théâtre national Daniel Sorano a offert, vendredi dernier, une représentation scénique de «Aguène et Diambone», une pièce qui a réuni la troupe nationale dramatique, les comédiens du ballet national La Linguère et l’ensemble lyrique traditionnel. Une fusion enchanteresse de danse, de chant et de théâtre mise en scène par le comédien Omar Ciss. Cette histoire de Aguène et de Diambone, écrite par Saliou Sambou, ancien Gouverneur de Fatick et de Dakar, a été adaptée par Mamadou Seyba Traoré.

Présentée au Théâtre national Daniel Sorano devant un public relativement nombreux, la pièce est interprétée par les trois entités de la compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, à savoir la Troupe nationale dramatique, les comédiens du ballet national La Linguère et les éléments de l’ensemble lyrique traditionnel. Conçue et mise en scène par Omar Ciss, sur un texte adapté par Mamadou Seyba Traoré, la pièce a été servie «après un mois de préparation». D’une durée de 60 minutes, le spectacle raconte l’histoire poignante des sœurs jumelles Aguène et Diambone, filles de la Casamance et véritable fierté de leur village grâce à leur beauté et leur éducation exemplaire. Dans cette adaptation de l’œuvre de Saliou Sambou, l’intrigue se déploie autour de leur amitié avec le patriarche Kagoundia et leur tentative d’apprivoiser la sorcière Djibambou Kani qui, sous une apparence bienveillante, fomente en réalité une vengeance contre le village. Conseillées par Djibambou Kani, les jumelles vont à la pêche en mer un jour interdit et disparaissent, provoquant une grande tristesse parmi les villageois qui organisent leurs funérailles symboliques. Cependant, contre toute attente, Aguène et Diambone survivent et, après de nombreuses péripéties, donnent naissance aux peuples sérère et diola. Le déroulé du spectacle s’étend également aux aventures de leurs sœurs cadettes, Maan et Débo, dont les périples mènent à l’origine des peuples lébou et halpulaar. «C’est ainsi que Diolas et Sérères, Lébous et Halpulars sont cousins et, suivant la volonté de Kagoundia, tenus à un devoir de bonne humeur et d’entraide… Honte à qui se fâche en premier lieu», nous renseigne l’ouvrage illustré par la comédienne Yacine Félane Diouf.

A travers cette adaptation théâtrale mêlant drame social, touches d’humour et une fusion enchanteresse de danse et de chant, les comédiens ont su replonger les spectateurs au cœur-même des mythes des cousins sérères et diolas. Audelà du simple divertissement, cette pièce de théâtre démontre également que le cousinage à plaisanterie est le moyen que les ancêtres ont trouvé pour réguler les tensions sociales et prévenir les guerres entre voisins, comme l’avait envisagé Saliou Sambou, haut fonctionnaire sénégalais et artisan de la paix en Casamance. Et donc, à travers cette pièce de son ouvrage, c’est un message de solidarité et de compréhension mutuelle entre les différents groupes ethniques du Sénégal qui a été transmis par les comédiens de Sorano.

«Le pays est un et indivisible»

A l’issue de la représentation, le professeur Maguèye Kassé a exprimé sa satisfaction. «C’est un sentiment de très grande satisfaction. Quand le Théâtre national Daniel Sorano prend le parti de mettre sur scène un ouvrage et une pièce aussi importante, d’une actualité sans conteste, pour que le pays sache qu’il est un et indivisible. Donc, nous avons intérêt à connaître notre passé pour pouvoir construire notre présent et nous projeter vers l’avenir. Il faut absolument que nous protégions notre mémoire collective qui est portée par les anciens», a déclaré Maguèye Kassé, estimant que le Sénégal est un pays de tradition culturelle où le cousinage à plaisanterie est très vivace. «Aguène et Diambone nous renvoie à notre commun vouloir de vie commune. Et nous devons le cultiver au niveau de nos enfants», fait-il savoir. De son côté, le comédien et metteur en scène, Omar Ciss, a partagé également son enthousiasme quant à la portée du spectacle. «Cette création est basée sur la paix parce que ça retrace un peu notre histoire. Et Sorano, étant une compagnie de théâtre nationale, doit s’intéresser à ce qui se passe dans son pays», a expliqué le metteur en scène.Partager

Vous pourriez aussi aimer

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *