Les principaux partis d’opposition et organisations de la société civile en Guinée ont appelé à une opération ville morte lundi prochain à Conakry pour protester contre la junte, accusée de vouloir confisquer le pouvoir.
Dans un communiqué diffusé mardi, les Forces vives de Guinée (FVG), un collectif regroupant les principaux partis d’opposition et des organisation de la société civile, prévoient également la reprise des manifestations sur l’ensemble du territoire national, sans donner de date précise.
Les FVG « demandent aux citoyens d’observer une ville morte le lundi 12 août de 6H à 18H00 (locales et GMT) dans toute la capitale et ses environs ». Elles accusent la junte au pouvoir, dirigée par le général Mamadi Doumbouya, de vouloir confisquer le pouvoir, mais également de violations des droits humains et de restrictions de la liberté d’expression.
Elles rappellent notamment l’interdiction depuis fin mai de quatre radios et deux télévisions privées, et dénoncent l’arrestation de deux opposants, Oumar Sylla (plus connu sous le nom de Foniké Menguè) et Mamadou Billo Bah, responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un mouvement citoyen qui réclame le retour des civils au pouvoir en Guinée. MM. Sylla et Bah ont « disparu » après avoir été arrêtés le 9 juillet, selon le FNDC, qui a dénoncé un « kidnapping ». Les autorités nient toute arrestation et disent n’avoir aucune nouvelle des deux hommes.
Les FVG exigent un retour des civils au pouvoir avant le 31 décembre, date de la fin de la période dite de « transition », mais également la libération « immédiate et inconditionnelle » de MM. Sylla et Bah. Près de trois ans après le coup d’Etat qui a renversé le Président Alpha Condé en septembre 2021, la perspective d’un retour à l’ordre constitutionnel en Guinée ne cesse de s’éloigner.
La junte a déjà fait savoir qu’elle manquerait à l’engagement, initialement pris sous la pression internationale, de céder la place à un régime civil d’ici à fin 2024. Les autorités ont prononcé en 2022 la dissolution du FNDC, après avoir interdit toute manifestation.
AFP