Ils ont en commun d’avoir été impliqués dans le dossier d’Ousmane Sonko. Le premier avait placé Sonko sous mandat de dépôt, le second avait été récusé avant d’être qualifié par l’actuel Premier ministre de juge « réputé faible et non indépendant ». Quant au troisième, le procureur de la République de l’époque, il a évoqué le vol de téléphone portable d’un gendarme par Sonko. Aujourd’hui, les trois sont affectés à Tambacounda, ce qui semble être une forme de « sanction ».
Le juge Oumar Maham Diallo et le mandat de dépôt contre Sonko
A l’issue des travaux du Conseil supérieur de la magistrature on peut lire que le Doyen des Juges d’Instruction au Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar, Oumar Maham Diallo a été nommé Président de Chambre à la Cour d’Appel de Tambacounda.
Rappelons que le leader de Pastef avait ouvertement considèré le juge Maham Diallo, qui l’a envoyé devant la chambre criminelle, comme un adversaire politique. « Il devra assumer les conséquences de son choix », l’avait-il prévu. Avant de lui rappeler : qu’ « Il a donné son avis sur cette affaire en publiant sur sa page Facebook, me condamnant à l’avance. C’est un magistrat de Macky Sall. Il pourrait être un militant de l’APR. » Selon Sonko, ce juge, choisi sur une « base politique et ethnique », a refusé d’entendre deux avocats accusés d’être impliqués dans le complot. « Nos avocats ont demandé à ce que les avocats Dior Diagne et Gaby So soient entendus, mais ce juge a refusé », dénonçait Sonko, ajoutant que cette justice est instrumentalisée. « Aujourd’hui, notre principal adversaire est la justice. La justice est le principal adversaire de Pastef et de l’opposition », affirme encore le leader de Pastef. « Je suis le seul maire élu empêché de voyager et de travailler pour ma commune. Depuis deux mois, on m’empêche de sortir du pays. Je suis systématiquement persécuté par cette justice », disait-il.
Le leader de Pastef, Ousmane Sonko, passera sa première nuit en prison le lundi 31 juillet 2023, après avoir été placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges Maham Diallo, suite à une audition de quatre heures.
Pour rappel, Ousmane Sonko est poursuivi pour « appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, actes et manœuvres compromettant la sécurité publique et créant des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, ainsi que vol ».
Mamadou Seck, l’homme aux « multiples » mandat dépôt
Quant à Monsieur Mamadou Seck, ex-juge au Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar, il est désormais Avocat général près la Cour d’Appel. Sonko l’avait récusé sans succès. Mais Mamadou Seck a finalement décidé de se retirer du dossier du viol, invoquant des « convenances personnelles » et des craintes pour sa famille, en écho aux propos du leader de Pastef qui l’avait qualifié de juge « réputé faible et non indépendant » lors de sa conférence de presse.
À noter que le juge Mamadou Seck est celui qui avait placé bon nombre de militants et sympathisants de Pastef sous mandat de dépôt.
Abdou Karim Diop et le portable volé par Sonko
Monsieur Abdou Karim Diop, ancien Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar, a été nommé Avocat général près la Cour d’Appel de Tambacounda.
Au lendemain de l’arrestation d’Ousmane Sonko à Dakar, le procureur de la République Abdou Karim Diop a précisé les chefs d’accusation retenus contre l’opposant lors d’une conférence de presse le samedi 29 juillet. Il a déclaré : « Il [Ousmane Sonko] sera poursuivi pour appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, actes et manœuvres compromettant la sécurité publique et créant des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, ainsi que vol. »
Selon le procureur, l’affaire du téléphone portable arraché des mains d’une gendarme par Sonko n’est que le « déclencheur de son arrestation », prévue par les autorités judiciaires. Abdou Karim Diop a également mentionné plusieurs affaires impliquant Ousmane Sonko : celle du « commando », des « forces spéciales » et du « combat final ».