Le Pool judiciaire financier (PJF) va commencer la traque des fonds publics qu’auraient détournés des personnalités de l’ancien régime. Cette nouvelle juridiction a été officiellement installée ce matin par le ministre de la Justice Ousmane Diagne.
Prenant part à la rencontre, le procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Mbacké Fall, a indiqué à ses collègues magistrats membres du PJF : « Vous êtes nommés par l’autorité en raison de votre compétence et votre intégrité. Vous ferez votre travail conformément à la loi, mais dans le respect et la dignité de la personne et du droit de la défense. Vous garantissez aussi le respect du secret de l’instruction, pour éviter de porter atteinte à l’honorabilité des personnes suspectées, mais toujours présumées innocentes tant que le tribunal compétent ne les a pas déclarées coupables sur la base des éléments de preuve rapportés et discutés au cours des débats d’audience ».
Avant de déclarer tout en citant une sourate du Coran : « Il vous appartiendra donc de vérifier les renseignements qui vous ont fourni quelles que soient leurs sources. Vous devez les vérifier avant de prendre des décisions. Ne vous lassez jamais de procéder ou de faire procéder à des actes utiles pour la manifestation de la vérité. C’est parce que la liberté des personnes est en jeu ».
Mbacké Fall poursuit : « Vérifiez bien clair, de crainte que vous ne portiez atteinte à des gens. Ce principe de précaution est de portée universelle. Son exigence est impérative dans l’œuvre de la justice. C’est pourquoi l’information judiciaire a été constituée pour permettre au juge de confirmer la véracité des faits qui lui ont été rapportés par les enquêtes et rapports d’audits ».
Plus loin, il dira : «Je demeure convaincu que vous mesurez la lourdeur de votre responsabilité et que vous feriez votre sacerdoce la vérification des faits avant de prendre des décisions contre des personnes. Vous allez juger des agents publics mis en cause dans des fonds publics. Il ne s’agira pas de règlement de comptes au sens péjoratif du terme, mais plutôt d’une reddition de comptes de nos faibles ressources. Ils devront régler leurs comptes avec l’État et que ce sera que justice ».
Seneweb