(APS) – L’Union du clergé sénégalais (UCS) a pris mercredi à Thiès l’engagement d’accorder une “attention particulière” aux jeunes tentés par l’émigration irrégulière, à travers son plan d’action triennal.
L’UCS a pris son engagement lors de la clôture de sa 46-ème assemblée générale, qui prend pris fin ce jeudi dans la capitale du rail.
“Une attention particulière sera accordée aux jeunes tentés par l’émigration, en collaboration avec les communautés locales et les autorités compétentes”, souligne notamment la déclaration lue à cette occasion par l’abbé Séraphin Ntab, du diocèse de Kolda.
Trois-cents prêtres membres de l’UCS se sont retrouvés depuis lundi à Thiès pour le renouvellement de leur bureau national.
La rencontre a coïncidé avec la clôture du jubilé d’or marquant son 50-ème anniversaire.
“A la suite de nos réflexions et échanges, nous avons pris des résolutions importantes qui orienteront nos actions dans les années à venir”, indique la déclaration. Elle annonce le renforcement de l’organisation et de son “impact” aussi bien sur les fidèles chrétiens que sur la société sénégalaise de manière générale.
“Nous mettrons en œuvre un plan d’action triennal qui tiendra compte des recommandations issues de cette assemblée générale, en vue de renforcer les structures de notre union, notre fraternité sacerdotale et notre efficacité pastorale”, dit le texte.
Les prêtres sénégalais comptent, pour ce faire, “intensifier” leur collaboration avec les instances ecclésiales, les autorités et la société civile.
“Nous observons avec une profonde tristesse le drame de l’émigration irrégulière qui affecte gravement notre jeunesse”, note la déclaration finale de l’assemblée générale du clergé sénégalais.
L’UCS regrette que ”de nombreux jeunes Sénégalais, poussés par la pauvreté, le chômage et l’absence de perspectives viables, se lancent sur des routes migratoires périlleuses”.
“Ces trajets à travers les océans et le désert entraînent des pertes en vies humaines tragiques et exposent les migrants à des conditions inhumaines et dégradantes”, poursuit Séraphin Ntab, en lisant les résolutions des prêtres dans les locaux de la cathédrale Sainte-Anne de Thiès.
Les recommandations du clergé sénégalais
L’UCS note que les difficultés que rencontrent ces “jeunes en quête d’une vie meilleure qui se retrouvent souvent victimes de désillusion, de violence ou d’exploitation dans les pays de transit ou d’accueil”, “ne peuvent laisser indifférent le clergé sénégalais”.
“Chaque paroisse est appelée à réfléchir et à agir pour offrir un soutien concret aux jeunes tentés par l’émigration”, indique la déclaration.
Les prêtres soulignent “l’importance de l’engagement dans les actions de prévention et d’éducation, pour apporter un soutien” à ces jeunes.
“Nous appelons la société sénégalaise à prendre la pleine mesure de la tragédie que constitue l’émigration irrégulière”, poursuit l’UCS, par la voix de l’abbé Séraphin Ntab.
“Les pouvoirs publics sont encore invités à mettre en œuvre des politiques inclusives qui offrent des perspectives viables et réalisables aux jeunes par le moyen de programmes d’insertion professionnelle et le renforcement des opportunités économiques locales”, recommande le document.
Le clergé exhorte les familles à “jouer pleinement leur rôle dans l’accompagnement de leurs enfants, en dialoguant ouvertement avec eux sur les risques et les dangers de l’émigration irrégulière”.
Il invite à offrir à la jeunesse “des repères fiables” et à “les encourager à saisir les opportunités locales”.
“Aux jeunes tentés par l’émigration irrégulière, nous lançons un appel pressant, nous les exhortons à ne pas risquer leur vie dans un voyage périlleux, mais à chercher des solutions ici dans leur pays, le Sénégal”, note le document final de l’AG de l’UCS.
“Ensemble, avec l’aide de la société et des autorités, nous devons bâtir des perspectives durables et dignes pour un avenir meilleur de nos jeunes”.
Une “vitalité croissante des communautés chrétiennes”
Notant avoir constaté que ses actions pastorales, sociales et éducatives ont eu un “effet bénéfique sur l’église et la société sénégalaise”, l’UCS reconnaît cependant l’importance, face aux défis actuels, de “renouveler (sa) vision et (son) engagement pour répondre aux besoins émergents des fidèles et de la société”.
Le clergé sénégalais se réjouit de la “vitalité croissante” des communautés chrétiennes, “grâce à l’engagement des laïcs et au dynamisme des mouvements et associations”.
Il dit avoir identifié toutefois “un besoin de formation continue et d’accompagnement”.
Aussi salue-t-il l’ouverture de l’Institut de formation théologique et pastorale de Sébikhotane, comme “une étape essentielle pour la formation du clergé au service de (l’) église locale”.
L’UCS souligne, par ailleurs, “l’importance du dialogue interreligieux dans un contexte pluraliste”.
L’élection du nouveau bureau de l’UCS pour un mandat de trois ans a été “un moment fort de cette assemblée générale”, poursuit la déclaration.
“Elle témoigne de notre vitalité et de notre désir d’un leadership dynamique et renouvelé”, ajoute l’UCS.
L’UCS recommande à ses membres, en l’occurrence les 300 prêtres sénégalais d’”entrevoir l’avenir avec une foi et une espérance qui débouchent sur une réelle audace missionnaire”.