L’ancien colonel guinéen Claude Pivi a bien été extradé vers la Guinée depuis le Libéria, où il a été arrêté. Toute la journée, des informations parfois contradictoires ont circulé sur son lieu de détention. Et finalement, l’ancien fugitif condamné à la perpétuité pour son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009, se trouve jeudi 19 septembre dans la prison de la ville de Coyah, à une cinquantaine de kilomètres de Conakry.
C’est une information révélée par Jeune Afrique et confirmée par RFI : Claude Pivi se trouve dans la prison de la ville de Coyah. La prison de Coyah est présentée comme la plus moderne et sécurisée du pays. En 2023, cet établissement avait été attaqué par un commando armé et a été entièrement reconstruit depuis.
« Cette maison centrale a par rapport à toutes les maisons centrales de Guinée toutes les commodités conformes aux normes internationales, explique Yaya Kairaba Kaba, le ministre guinéen de la Justice. Il a été reçu dans cette prison du fait de son état de santé précaire, car il est diabétique. »
Claude Pivi est par ailleurs apparu dans un court reportage diffusé par la télévision nationale. Les quelques images diffusées jeudi soir ont été filmées par les services de communication de l’armée. On y voit d’abord l’ancien fugitif descendre péniblement d’un véhicule blindé. Il est épaulé par des membres du GIGN, une unité d’élite de la gendarmerie. Claude Pivi a visiblement du mal à marcher. Selon le ministre de la Justice, son état de santé est « précaire ». S’ensuit une brève déclaration de Claude Pivi sur les circonstances de son évasion en novembre 2023. Il explique avoir été exfiltré de la prison puis immédiatement conduit par trois hommes en forêt et avoir passé trois jours dans son village, avant passer la frontière vers le Libéria. Aucune précision sur son arrestation, ni sur l’identité de son codétenu, car Claude Pivi a été arrêté avec un complice. Selon Yaya Kairaba Kaba, ce dernier « a offert un logement à Claude Pivi, est resté en contact avec lui et a assuré tous les besoins ».
Claude Pivi souffre d’un diabète aigu, pour lesquels il a besoin de médicaments. C’est en suivant cette piste que les autorités libériennes auraient retrouvé sa trace, permettant de mettre fin à une cavale qui durait depuis près d’une année.
Arrêté mardi au Liberia, l’ancien colonel a été ramené le jour-même en Guinée « pas par voie d’extradition, mais par voie de police à police », selon le ministre de la Justice guinéen.
Le procureur militaire de Conakry avait pourtant indiqué jeudi 19 septembre à la mi-journée que l’ancien fugitif avait été renvoyé à la prison centrale de Conakry. Soit d’où Claude Pivi s’était évadé en novembre 2023. Mais personne dans la capitale ne semblait confirmer cette information. L’avocat de Claude Pivi assurait même avoir dépêché quelqu’un sur place, et que son client y était « introuvable ». Cela avant d’expliquer plus tard dans la journée que les autorités judiciaires lui avaient demandé de garder son lieu de détention secret.
Le fils de Claude Pivi toujours en cavale
Quelques heures plus tard, l’avocat confirme que son client est bien à Coyah, après que le garde des Sceaux l’a déclaré dans une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique. L’avocat de Claude Pivi assure que son client est certes « malade », mais il se porte « mieux » et qu’il pourra lui rendre visite dès vendredi 20 septembre.
Claude Pivi n’a pas été arrêté avec son fils Verny Pivi, mais avec un complice qui « a offert un logement à Claude Pivi, est resté en contact avec lui et lui a assuré tous les besoins. Donc il y a lieu d’enquêter autour de lui pour en savoir plus », précise Yaya Kairaba Kaba. Ce dernier a également été incarcéré à la prison de Coyah. Le fils de Claude Pivi est pour sa part toujours recherché. Cela dément une information initialement annoncée par le président du CNT Dansa Kourouma mercredi.
Rfi