Un recueil d\u2019anecdotes vulgairement racont\u00e9es et abusivement appel\u00e9 \u00ab livre \u00bb est apparu cette semaine et largement partag\u00e9 dans les r\u00e9seaux sociaux, renseignant d\u2019ailleurs au passage sur le caract\u00e8re relativement minimal des exigences de rigueur \u00e9ditoriale, sur la forme et sur le fond. Sous une apparence un tantinet racoleuse renvoyant \u00e0 priori \u00e0 une diatribe contre le pr\u00e9sident et son r\u00e9gime, sa vis\u00e9e cach\u00e9e, tr\u00e8s vite \u00ab d\u00e9nich\u00e9e \u00bb par les \u00ab nandit\u00e9s \u00bb, est de contribuer au travail de salissage d\u2019un opposant irr\u00e9ductible au bienfaiteur du \u00ab griot \u00bb de service si habit\u00e9 \u00e0 ramper qu\u2019il n\u2019est plus capable de \u00ab voler \u00bb (pas de \u00ab violer \u00bb), pour reprendre le mot de Mao. Le jeu, l\u2019enjeu et le timing sont si bien choisis par cet arbitre, ce juge \u00ab vertueux \u00bb (pardon pour l\u2019\u00e9vitement ironique) auto-d\u00e9sign\u00e9 de la prochaine bataille que se livreront un candidat l\u00e9gitim\u00e9 par une jeunesse d\u00e9mographiquement majoritaire et radicalement engag\u00e9e et un autre candidat impopulaire et juridiquement disqualifi\u00e9 mais tent\u00e9 par le diable du forcing, qu\u2019ils ne laissent aucun doute sur la nature de la commandite et la personnalit\u00e9 lugubre du commanditaire. Entre le d\u00e9pit et le m\u00e9pris, me vient en souvenir un conte subtil. Mais, connaissez-vous la fable du corbeau et du rossignol? Un petit rappel :\u00ab Un corbeau et un rossignol, perch\u00e9s sur une branche, cherchaient \u00e0 savoir qui des deux chantait le mieux.
Et le corbeau d\u2019y aller de sa voix graveleuse : Cro\u00e2 ! Cro\u00e2 ! Cro\u00e2 !
Le rossignol \u00e0 son tour de sa voix fl\u00fbt\u00e9e : Pfui ! Pfui ! Pfui !
Et de chanter chacun \u00e0 leur tour sans \u00eatre capables de se d\u00e9partager.
Passe par l\u00e0 un petit cochon.
Le corbeau aussit\u00f4t lui demande de les aider \u00e0 savoir qui des deux chante le mieux.
Le cochon n\u2019ayant pas d\u2019autre chose \u00e0 faire accepte de servir de juge.
Le jeu recommence.
Le corbeau : Cro\u00e2 ! Cro\u00e2 ! Cro\u00e2 ! et le rossignol : Pfui ! Pfui ! Pfui !
Le cochon \u00e9coute, r\u00e9fl\u00e9chit et donne pour gagnant le corbeau.
Le rossignol fond en larme.
Le cochon voyant cela dit au rossignol : \u00ab Alors ? Vous pleurez parce que vous avez perdu ? \u00bb
Le rossignol de r\u00e9pondre : \u00ab Non ! Je ne pleure pas parce que j\u2019ai perdu. Je pleure parce que j\u2019ai \u00e9t\u00e9 jug\u00e9 par un porc ! \u00bb
\u00c0 qui sait lire et comprendre!<\/p>\n\n\n\n

Ndiaga Loum, professeur titulaire, UQO ( Universit\u00e9 du Qu\u00e9bec \u00e0 Outaouais).<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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